L'amélioration du climat des affaires en Algérie, la mise en place et le renforcement du partenariat public-privé et le développement ainsi que la réhabilitation des zones industrielles sont les trois importants axes retenus dans le cadre de la politique de relance de la production nationale. Depuis les quatre rencontres régionales tenues à Oran, Constantine, Ghardaïa et Blida lors desquelles ont été écoutés et impliqués les différents partenaires économiques et sociaux dans ce processus de relance annoncé par Chérif Rahmani, ministre de l'industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement, plusieurs rencontre restreintes ont été organisées au niveau central. Elles avaient comme but la préparation de la rencontre nationale dédiée à la relance de la production nationale et surtout d'annoncer les mesures concrètes que le gouvernement compte mettre en œuvre pour réussir ce pari. La dernière réunion s'est tenue dimanche dernier où le comité chargé de piloter cette opération, composé notamment d'experts, de cadres du ministère ainsi que de représentants des partenaires sociaux ont élaboré une première ébauche identifiant et résumant toutes les contraintes et blocages soulevés par les opérateurs, et qui sont à l'origine du manque de performance de l'industrie nationale. L'approche «filiale par filiale» retenue pour la mise en place de ce programme devrait permettre de prendre en considération les spécificités de chaque secteur d'activité. Parallèlement à cela, le ministère est en train de mener une opération de recensement de tous les actifs industriels dormants dans la perspective de relancer des entités industrielles à travers plusieurs opérations de partenariat public-privé. «C'est une excellente chose. Le partenariat public-privé a déjà fait ses preuves dans certaines filières et peut très bien réussir si les conditions sont favorables», a affirmé Abdelaziz Mehenni, président de la confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA), l'un des premiers industriels ayant tenté l'expérience du partenariat public-privé en 2002 dans le domaine de la céramique. Pour lui, l'opération mérite d'être encouragée face à «la réticence des investissements étrangers et à l'échec de la politique de privatisation menée par le gouvernement dans les années 2000». M. Mehenni conditionne la réussite de ce processus par «une évaluation exacte, propre, réelle, utile et nécessaire des actifs sans aucune intention de les gonfler pour rendre plus chères les actions vendues aux partenaires privés». M. Mehenni affiche son optimisme quant aux fortes chances de réussite de cette opération et s'engage avec l'ensemble des opérateurs de son organisation patronale à faire aboutir ce processus. «Nous espérons que ce sera la bonne opportunité à saisir pour sortir de la dépendance économique», a-t-il indiqué. Selon lui, les opérateurs économiques sont très satisfaits de «la bonne volonté de travail et de la grande capacité d'écoute constatée chez le premier ministre Abdelmalek Sellal depuis sa désignation par le chef de l'Etat et par l'efficacité, la spontanéité de Chérif Rahmani qui agit vite pour régler les problèmes courants». Caravane des opérateurs de la Cipa à Ghardaïa Par ailleurs et dans le cadre du règlement des problèmes du Sud, la Cipa compte lancer une caravane des industriels vers le sud en vue de prospecter les possibilités d'installation des entreprises sur place afin de créer de l'emploi. Le déplacement de cette délégation est prévu pour le mois de mai prochain. «Une centaine d'opérateurs affiliés à la Cipa vont se déplacer vers la wilaya de Ghardaïa pour discuter et finaliser des projets d'investissement dans cette wilaya», a affirmé M. Mehenni. Cela va se faire à travers la création de comptoirs, l'installation d'unités de production, le transfert de savoir- faire, l'encadrement et l'investissement dans divers domaines. Le président de la CIPA affirme que le lancement de cette caravane a été motivé par les mesures et les facilitations fiscales, foncières et parafiscales accordées aux investisseurs qui désirent s'installer dans les régions du sud. Selon lui, les entreprises qui feront le déplacement à Ghardaia sont spécialisées dans le tourisme, l'agroalimentaire industriel, l'élevage industriel, le BTPH, l'énergie, l'industrie, le traitement des eaux usées, la transformation des produits laitiers, l'industrie mécanique, l'emballage, l'industrie du verre, la céramique et autres. Une équipe technique ira sur place, dans les prochains jours, pour finaliser la préparation de cette opération avec les autorités locales. Outre la visite des sites déjà identifiés, dont la zone industrielle, la délégation tiendra une journée de travail et prévoit également une exposition de trois jours pour «présenter les produits sur place». «Plusieurs options sont envisagées, dont la délocalisation des entreprises vers le Sud, l'installation de comptoirs, le lancement immédiat de la réalisation des unités de production, le clonage, l'investissement dans les activités complémentaires à celles déjà existantes dans le Nord, ou la création de nouvelles activités. Chaque opérateur étudiera les possibilités qui lui seront offertes. Le plus important, c'est de réussir l'opération d'occupation du Sud et la création d'emplois, a dit M. Mehenni. «Si ces investissements réussissent, on pourra même produire sur place et inonder le nord algérien par des produits fabriqués dans le sud», a-t-il ajouté. Le président de la Cipa invite les autres opérateurs et organisations patronales à «mener des opérations parallèles dans le reste des régions du sud, notamment à Illizi, Adrar, Tindouf, Béchar, Ouargla, El Oued, Lagouat, et Biskra».