Des chercheurs américains ont fait état lundi d'un succès encourageant pour un nouveau type de thérapie cellulaire qui a permis d'éliminer chez une fillette de 7 ans toute trace de sa leucémie en "reprogrammant" ses lymphocytes T pour qu'ils ciblent les cellules cancéreuses. Le cas d'Emily "Emma" Whitehead offre l'espoir d'une nouvelle démarche thérapeutique pour traiter la forme agressive de leucémie dont elle souffrait, dite leucémie aiguë lymphoblastique, et offrira peut-être à terme la possibilité de se passer de chimiothérapie ou de greffe de moelle osseuse. La technique décrite dans le New England Journal of Medicine a cependant échoué dans le cas d'un autre enfant malade, qui n'a pas survécu, poussant les auteurs de l'étude à souligner l'importance de faire davantage de recherche. Elle consiste à prélever dans le sang des malades des lymphocytes T, les principales cellules du système immunitaire, pour les modifier génétiquement à l'aide d'un virus et les doter d'un récepteur moléculaire leur permettant d'attaquer les cellules cancéreuses. "Emily est en bonne santé et n'a pas fait de rechute, 11 mois après avoir reçu les lymphocytes T génétiquement modifiés qui ont permis de viser une cible présente dans ce type de cancer", écrit dans un communiqué l'université de Pennsylvanie, qui a développé cette technique en premier pour soigner des adultes souffrant d'un autre type de leucémie. "Cette étude montre que ces cellules peuvent avoir un effet anticancéreux important chez les enfants", souligne de son côté dans le New England Journal of Medicine un de ses co-auteurs, Stephan Grupp, de l'hôpital pour enfants de Philadelphie, où les deux enfants ont été traités. Une étude similaire avait été publiée quelques jours auparavant dans la revue américaine Science Translational Medicine. La même technique avait permis d'obtenir des rémissions dans un petit groupe d'adultes atteints du même type de leucémie.