L'adhésion de l'Algérie à la zone arabe de libre-échange continue à susciter des réactions de la part des opérateurs économiques. Le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi) a émis, lundi, un certain nombre de propositions visant à «préserver les intérêts des producteurs algériens». En effet, le président de la commission d'information et de communication du Ceimi, Bachir Tadjeddine, joint hier à ce sujet, nous a fait part de la préoccupation des membres de cette confédération quant aux risques pouvant découler de cette adhésion à la zone arabe de libre-échange. Le Ceimi préconise, dans le cadre de cette perspective, l'intégration dans la législation nationale l'obligation pour les importateurs algériens de faire viser les certificats d'origine des marchandises importées à partir des pays arabes, par les missions économiques des ambassades algériennes dans ces pays. Cette procédure permettra, selon le président de la commission d'information, d'éviter «toutes les dérives», notamment certaines pratiques déloyales consistant à attribuer une origine arabe à des produits fabriqués ailleurs pour leur faire bénéficier des avantages douaniers. L'on craint à ce sujet l'importation de produits asiatiques qui «sont de loin moins chers que ceux fabriqués en Algérie». Pour le Ceimi, l'Algérie devra instituer des procédures à même de favoriser l'entrée de produits fabriqués uniquement dans les pays arabes membres de la zone de libre-échange. Cette réglementation est indispensable, ajoute notre interlocuteur, estimant qu'elle n'est pas contradictoire avec les accords d'adhésion signés par l'Algérie. «Ces procédures participent non seulement à la préservation de l'économie nationale, mais aussi à la sécurité du consommateur algérien», a souligné M. Tadjeddine avant d'ajouter : «Certains pays arabes disposent de zones franches où des produits asiatiques ne sont pas soumis aux taxes douanières. Il y a certainement des importateurs qui seront intéressés de les acheminer vers l'Algérie en profitant des dispositions de l'accord d'adhésion à la zone arabe de libre-échange. C'est à ce niveau que se situe le grand risque.» Le Ceimi n'écarte pas, dans ce contexte, la fermeture d'entreprises algériennes. Vers une action commune Pour rappel, le Conseil supérieur du patronat algérien (CSPA) avait souhaité la création d'une commission d'arbitrage ou de règlement de conflits commerciaux interarabes à l'image de celle de l'Organisation mondiale du commerce, chargée de veiller au strict respect des échanges. Pour sa part, le Forum des chefs d'entreprise (FCE) a installé une commission pour recueillir des propositions à propos des effets de l'entrée en vigueur de l'accord portant sur la zone arabe de libre-échange. Au vu de ses appréhensions, M. Tadjeddine nous a indiqué que des contacts ont été entrepris avec les différentes organisations patronales afin d'envisager une action commune vis-à-vis de cette zone de libre-échange.