Le climat socioéconomique qui prévaut dans le pays à la veille de la rentrée sociale continue de susciter des réactions au sein des organisations patronales. Ces dernières sont même allées jusqu'à se structurer au sein d'une seule coordination patronale afin de constituer une force pour pouvoir peser dans la sphère des décisions politiques. C'est dans cette optique qu'une rencontre de concertation a regroupé, hier, les présidents des principales organisations patronales algériennes pour débattre des grands sujets à caractère économique liés justement à la conjoncture actuelle du pays. Organisée au siège de la Cipa sis dans la zone industrielle de Oued Smar, cette rencontre a réuni les présidents du Forum des chefs d'entreprise (FCE), de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), de la Fédération algérienne du patronat (CAP), de la Confédération nationale des industriels et producteurs algériens (Cipa), de la Confédération des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi), de la Confédération des entreprises algériennes (CGEA) et de l'Association algérienne femmes chefs d'entreprises (Seve). Cette réunion est un moment fort dans la vie du patronat algérien estime le président du FCE, Rédha Hamiani, dans la mesure où "on est passé à une nouvelle phase, celle de l'unification des forces à travers la concertation afin de peser sur les décision politiques", a-t-il dit. Les organisations patronales ont décidé donc d'unir leurs forces et de parler avec une seule voix. Ainsi, la Coordination du patronat créée en 2003 s'est élargie avec l'adhésion d'autres organisations à l'image du FCE de la Seve et de la Ceimi. Cette coordination d'action permettra au patronat de procéder à des expertises et analyses pointues, explique de son côté Habib Youcefi, président de la CGEA. C'est, d'ailleurs, sur la base de ces expertises que la Coordination pourra suggérer des propositions lors des concertations et des négociations avec les pouvoirs publics. Les organisations patronales disent vouloir enrichir le débat et le dialogue sur la participation des entreprises dans le développement économique du pays. Beaucoup de problèmes entravent aujourd'hui le développement des entreprises, s'accordent à dire les présidents des structures patronales. Il faudra donc faire le bon diagnostic pour pouvoir prescrire un remède et sauver les emplois et le pouvoir d'achat du citoyen. Les chefs d'entreprise estiment, à cet égard, que les augmentations de salaires sans la mise en place des paramètres d'accompagnement ne feront plutôt que provoquer une situation d'inflation. Certaines organisations patronales se sont déjà exprimées sur la question et ont même préconisé un certain nombre de solutions. Parmi les propositions des organisations patronales figure la révision à la baisse de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) sur le produit national, étant jugé que la politique fiscale appliquée actuellement ne fait qu'encourager l'importation. La lutte contre le marché informel, qui constitue un réel frein à la croissance économique, figure aussi parmi les propositions que le patronat s'apprête à remettre au gouvernement. A souligner enfin que la réunion des présidents du patronat s'est soldée par la mise en place d'ateliers d'experts qui évalueront, chiffres à l'appui, la situation économique actuelle et l'état des entreprises, notamment celles en difficulté. L'objectif est de dégager un consensus général prouvant l'identité du point de vue du patronat qui se dit à l'écoute des préoccupations des entreprises. Enfin, les participants à cette rencontre se sont donnés rendez-vous dans un mois. Dalila B.