La chaîne de télévision publique canadienne CBC a révélé, lundi soir, l'identité des deux Canadiens qui figurent parmi les terroristes ayant attaqué en janvier dernier le site gazier de Tiguentourine. Citant des sources anonymes, la CBC a affirmé «qu'il s'agit de deux amis». Ali Medlej et Xristos Katsiroubas, anciens lycéens de London en Ontario, âgés de près de 24 ans. Xristos Katsiroubas venait d'une famille grecque orthodoxe et se serait converti à l'islam. Tous deux vivaient dans un quartier résidentiel habité par la classe moyenne aux origines ethniques variées, selon une enquête menée par les journalistes de la CBC News. Selon ces derniers, il serait «probable que Katsiroubas et Medlej aient actionné leurs ceintures explosives dans la grande explosion qui avait tué les dix derniers otages. Ils se sont peut-être même enchaînés aux conduites de gaz de l'usine», ont-ils fait savoir. Toujours selon les sources de la CBC, «au moins deux autres camarades d'école de Katsiroubas et Medlej seraient partis avec eux à l'étranger l'année dernière. Toutefois, il n'est pas établi qu'ils soient impliqués dans l'attaque du site gazier d'In Amenas et on ignore s'ils sont toujours en vie». La police canadienne avait confirmé, le 23 mars dernier, qu'il y avait bien deux Canadiens parmi les membres du commando tués, mais n'avait donné aucune autre précision. La CBC a précisé, lundi, citant des sources policières, que Katsiroubas serait probablement le membre du commando décrit par les otages survivants comme un blond parlant couramment «l'anglais nord-américain». La chaîne de télévision a interrogé les services de renseignements canadiens CSIS, mais ceux-ci se sont refusés à toute déclaration. Au fil de leur enquête, les journalistes ont appris que les services de renseignements s'étaient déjà intéressés aux deux jeunes en 2007 et avaient interrogé leurs proches, car l'un de ces derniers avait signalé à la police qu'ils «traînaient avec des types bizarres». Cependant, lors de leur départ pour l'étranger, ils n'étaient plus surveillés par le CSIS. Pour rappel, lors de l'attaque du 16 janvier, des centaines d'employés avaient été pris en otages. Au moins 38 otages et 29 terroristes avaient été tués au cours du siège de quatre jours qui avait pris fin avec l'assaut des forces spéciales. A la suite des événements, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, avait indiqué que deux Canadiens figuraient parmi les ravisseurs, mais cette information n'avait pas été confirmée par leur pays. Des membres des services de renseignement ont été dépêchés à Alger pour enquêter. En mars, ils avaient confirmé que deux Canadiens figuraient parmi les personnes tuées. Ils reconnaissaient également que le cadavre d'un jeune reposait parmi ceux qu'on accusait d'être les ravisseurs. Deux mois après l'attaque d'In Amenas, des agents du CSIS ont à nouveau interrogé l'entourage des deux jeunes gens mais sans leur révéler les raisons de cet interrogatoire ni les décès des deux jeunes. Il est également à rappeler qu'un responsable des services de renseignement canadien avait évoqué, il y a longtemps, l'existence d'une filière de djihadistes canadiens qui sont en voie de quitter le pays ou qui ont déjà quitté le Canada afin de s'enrôler dans des activités djihadistes dans différents pays tels que la Syrie.