Le journal en ligne sénégalais Selta.net a diffusé, hier, l'appel du Franco-Algérien Rachid Nekkaz, un millionnaire, ex-candidat malheureux aux présidentielles de 2007 et de 2012. Il est également porte-parole de l'association Touche pas à ma Constitution, qui défend la liberté des femmes à porter le niqab dans la rue et ce, via la création d'un fonds d'un million d'euros chargé de payer les amendes en France. Dans son texte nommé «appel de Kano», il interpelle les autorités nigérianes afin qu'elles luttent «contre la corruption massive, la non-redistribution des richesses et l'appétit des entreprises occidentales». Estimant que ce pays fait face à des déséquilibres sociaux, il fait savoir que le statu quo ne peut perdurer car «le peuple est la première victime». Afin de remédier à tous les maux qui gangrènent le Nigeria, il préconise «une politique audacieuse de concorde civile qui accordera l'amnistie à tous les prisonniers politiques». Abordant l'expérience algérienne, il indiquera que «l'Algérie, mon pays d'origine, a vécu dix années noires de guerre civile entre 1993 et 2003. Je ne souhaite pas que le Nigeria connaisse le même destin». Ajoutant que «malgré les violences, malgré les haines entre l'Etat algérien, la population et les groupes armés, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a mis en place une politique courageuse de concorde civile qui a réconcilié les Algériens avec eux-mêmes. Je pense que le temps est venu pour le Nigeria et pour son président Jonathan Goodluck de suivre l'exemple de son voisin algérien dans l'intérêt du peuple nigérian». Il fait savoir, par ailleurs, qu'en échange «de cette amnistie, les groupes armés doivent s'engager à cesser immédiatement toute violence et privilégier les voies du dialogue pour trouver des solutions aux conflits qui les opposent à l'Etat nigérian». Il se propose en outre d'organiser une médiation entre l'Etat nigérian et les organisations Boko Haram et Ansaru avec le soutien des représentants de la Conférence islamique. Appelant les islamistes à la raison, il suggère également la libération de la famille française détenue en otage depuis le 19 février dernier et s'engage, si cette condition est respectée, «à investir 500 000 dollars pour assurer le développement d'écoles dans l'Etat de Borno». «Ce n'est pas une rançon, c'est un don», explique-t-il, ajoutant que l'objectif est de «favoriser les investissements des pays musulmans pour assurer un développement économique et social juste dans les Etats du nord du Nigeria aujourd'hui en grande difficulté». Cet homme, qui fait souvent parler de lui en France n'en n'est pas à sa première sortie médiatique. Voulant s'octroyer une stature internationale, il s'immisce partout où il pense que son argent est le bienvenu, rompant avec la nouvelle doctrine française qui interdit le versement de rançons. Sur le site de son association Touche pas à ma Constitution, un billet, posté le 16 janvier dernier, indiquait qu'il était prêt à participer à une médiation entre l'Etat algérien et les preneurs d'otages. Se sentant investi d'une mission qui n'est pas de son ressort, cet homme compromettrait les négociations en cours et mettrait en péril la vie de la famille victime d'un kidnapping. Pour rappel, des enfants sont parmi les otages, une première pour un groupe terroriste.