Le chanteur sud-coréen Psy donne samedi à Séoul un méga-concert, retransmis en direct sur YouTube, pour lancer son nouveau single "Gentleman", titre entraînant pour les uns, médiocre répétition pour les autres, et en présenter le clip vidéo, clé du buzz planétaire "Gangnam Style". Au mépris des tensions militaires avec la Corée du Nord qui menacent d'embraser la péninsule coréenne et font trembler le monde, quelque 50.000 fans assisteront à l'événement à partir de 18H30 (09H30 GMT) depuis le stade de Séoul construit pour la Coupe du monde de foot 2002. "Gentleman" est sorti vendredi officiellement à minuit dans 119 pays, s'installant derechef en tête des ventes sur une demi-douzaine de sites de musique en ligne en Corée du Sud. "Je vais vous faire transpirer. Je vais vous faire ruisseler. Vous savez qui je suis? Wet Psy!", chante en sud-coréen le rondouillard trentenaire. Privés de vidéo et de chorégraphie, les inconditionnels et les spécialistes ont néanmoins été soufflés par les ratés de la promotion. La vidéo devrait être postée sur la page officielle de Psy sur YouTube à l'heure du concert. La "danse du cheval" mimée par Psy dans le clip de "Gangnam Style" a fait beaucoup pour le succès du titre à travers le monde, et l'on attendait de voir si le poupon des charts en avait encore sous le pied... "Gentleman" évoque un Casanova aux prétentions galantes et élégantes qui tente de séduire en soirée. La mélodie est rythmée et le texte contient plus de paroles en anglais que "Gangnam Style" --dont l'essentiel était en sud-coréen--, signe que Psy s'adresse désormais à une audience internationale. Psy, de son vrai nom Park Jae-Sang, a laissé entendre que la vidéo comprendrait des danses traditionnelles coréennes. "La danse est connue de tous les Coréens mais pas des étrangers. On va présenter ça dans +le style Psy+", a-il déclaré. L'accueil a été enthousiaste en Asie -- le titre s'est invité dans le classement des cinq premières ventes d'iTunes à Singapour, Hong Kong et Kuala Lumpur -- mais à la 90e place seulement dans les "charts" américains. En Grande-Bretagne, il s'est rapidement hissé à la 25e place mais certaines critiques ont été cinglantes. "On dirait un enfant de 7 ans sur un (clavier) Casio", a asséné le Times. Le Figaro évoque un "copié-collé un peu grossier de Gangnam Style" pétri dans "un beat techno, une boucle de synthé rigolote mais abrutissante". "La composition n'est sans doute pas la priorité de Psy", ajoute le journal qui attend de voir la vidéo pour juger sur pièces. C'est en effet largement grâce au clip de "Gangnam Style", où le chanteur mimait une danse du cheval invisible, que Psy a atteint une célébrité planétaire en 2012. Postée sur YouTube en juillet 2012, Gangnam Style, qui parodie la vie des riches oisifs de Gangnam, le quartier chic de Séoul, est devenue la vidéo la plus regardée de l'histoire du site et la première à franchir le milliard de vues en décembre dernier. Elle dépasse aujourd'hui les 1,5 milliard de vues. Malgré des paroles en sud-coréen, les pas de danse et le rythme diabolique de la mélodie avaient séduit au-delà des frontières le grand public comme les célébrités et les grands de ce monde, de Ban Ki-moon, le secrétaire général de l'ONU, au maire de Londres Boris Johnson, en passant par le président américain Barack Obama. Réitérer le succès de Gangnam Style sera très difficile. Mais les critiques musicaux sud-coréens soulignent que Psy n'est pas un novice. Il compte six albums à son actif et arpente depuis plus de dix ans les scènes musicales de son pays, où il affiche son style flamboyant et irrévérencieux (pour un public sud-coréen), à l'opposé des chanteurs calibrés de la K-pop, la pop sud-coréenne.