Le président de la République d'Afrique du Sud, Jacob Zuma, effectue depuis hier une visite de travail de deux jours en Algérie, à l'invitation du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a indiqué hier la présidence de la République dans un communiqué. «Cette visite, qui s'inscrit dans le cadre des consultations régulières entre les deux pays, offrira l'occasion aux deux chefs d'Etat de procéder à une évaluation exhaustive de la coopération dans tous les domaines entre les deux pays, à la lumière des décisions de la 5e session de la Haute commission bilatérale qui a eu lieu à Alger en mai 2010», a précisé la même source. La visite permettra également aux deux chefs d'Etat de faire le point sur les questions politiques internationales et continentales d'intérêt commun. Le dialogue politique et la coopération bilatérale, notamment dans son aspect relatif à la Haute commission binationale, seront au menu des entretiens entre le président Abdelaziz Bouteflika et le président sud-africain, Jacob Zuma. La situation au Sahel, particulièrement au Mali, et les prochaines échéances inscrites dans l'agenda bilatéral seront abordées au cours de cette visite qui sera aussi une occasion de faire le point sur l'état d'avancement des chantiers ouverts depuis la tenue en 2010 de la 5e Haute commission binationale de coopération. L'Algérie et l'Afrique du Sud sont liées, au plan économique, par une série de projets touchant à des domaines aussi variés que stratégiques comme la défense, l'agriculture et l'industrie mais aussi la recherche scientifique et la formation des ressources humaines. Depuis la tenue, en 1998, de la 1re Haute commission, la relation bilatérale a connu un bond qualitatif caractérisé par la mise en œuvre d'importants accords dans les domaines minier, pétrolier, des transports, de la construction, des télécommunications et des technologies nouvelles. Ces dernières années ont vu la signature de nombreux mémorandums d'entente en matière d'énergie, comme celui signé en 2010 entre Sonatrach et Petroleum South Africa, ainsi que dans les domaines du sport, du tourisme et de l'énergie nucléaire civile. Cet esprit de partenariat n'a cependant pas pris l'envol souhaité par Alger et Pretoria. C'est de ce point de vue là que la visite de Jacob Zuma tire tout son intérêt, au plan économique d'abord, car elle constituera une opportunité pour permettre, à l'occasion de la prochaine session binationale, d'exploiter toutes les opportunités déjà identifiées et d'entrevoir de nouvelles pistes de partenariat. Depuis de longues années, Alger et Pretoria consacrent des efforts soutenus pour apporter la meilleure contribution à la réalisation des objectifs de l'Union africaine et du Nouveau partenariat pour le développement de l'Afrique (Nepad). Les deux pays ont également inscrit dans leur agenda politique le repositionnement de l'Afrique au plan international, et ce, pour en faire un interlocuteur crédible dans le dialogue ouvert avec les pays les plus industrialisés de la planète dans le cadre du G8. Cela apparaît clairement tant pour les dossiers à problématique sécuritaire que ceux relatifs à la décolonisation comme la question du Sahara occidental au sujet de laquelle les deux pays appellent à une solution rapide dans le cadre de la légalité internationale, notamment par l'organisation d'un référendum d'autodétermination ou du conflit malien qui doit «trouver une solution conformément à l'approche globale définie par la résolution 2085 du Conseil de sécurité de l'ONU».