En 2000, le retour progressif de la paix et de la stabilité en Algérie avait incité des patrons d'entreprises à s'organiser, et la nécessité de rendre visible les questions économiques majeures qui sortiraient le pays de la crise après une décennie caractérisée notamment par la violence et la destruction du tissu économique avait donné naissance à une association regroupant les chefs des grandes entreprises de production de biens et de services. Dénommée Forum des chefs d'entreprises (FCE), l'organisation, que préside depuis février 2007 Réda Hamiani, ne regroupait au début que les grandes entreprises privées. Ayant opté pour une politique d'ouverture et d'inclusion, le FCE a connu, au cours de ces dernières années, l'adhésion de plusieurs entreprises publiques, à l'instar de Saidal et d'Air Algérie ainsi que des entreprises étrangères de droit algérien, ce qui a fait augmenter le nombre d'adhérents à environ 155. En termes de poids financier, le chiffre d'affaires du FCE avoisine actuellement les 7 milliards de dollars. Dès sa création, le très puissant FCE s'est fixé pour mission principale l'instauration d'un cadre permanent de dialogue, de concertation, de réflexion et de propositions au service du succès de l'entreprise algérienne. Pour ce faire, l'organisation patronale a adopté, depuis sa création, vis-à-vis des pouvoirs publics une démarche franche qui la hisse en quelques années d'existence au rang d'interlocuteur incontournable et crédible des autorités politiques et les décideurs économiques du pays. Durant huit ans d'existence, le FCE a organisé séminaires, colloques, journées de réflexion et autres rencontres de haut niveau dans le but de sensibiliser les autorités sur la nécessité d'instaurer un climat favorable à l'investissement productif qui relance le développement économique et social en Algérie. Par ailleurs, outre son statut d'interlocuteur du gouvernement lors des différentes tripartites, le FCE a pu s'imposer au plan international en interlocuteur des partenaires économiques étrangers. En effet, si le FCE ne s'oppose pas à l'ouverture de l'Algérie aux investisseurs étrangers, il défend bec et ongles le produit algérien. A cet effet, le forum a lancé il y a quelques années une campagne «Consommons algérien». Outre les actions qu'il mène dans le cadre de ses missions, et loin d'être un syndicat, le FCE demeure une force de proposition et une référence en matière de réflexion économique aussi bien en Algérie qu'à l'étranger.