Le Real Madrid de Cristiano Ronaldo et le jeune Borussia Dortmund du fantasque Jürgen Klopp se retrouvent mercredi en demi-finale aller de la Ligue des champions, à deux longueurs du sommet d'une compétition au cours de laquelle ils se sont déjà affrontées. Au cœur de l'automne, les joueurs de la Ruhr, pourtant mal en point en Bundesliga, s'étaient avec succès attaqué aux murs de la "Maison blanche", y provoquant des lézardes bien visibles. Du haut de leurs neuf sacres en C1, les hommes du Portugais José Mourinho n'avaient pu que constater les dégâts (2-1 à Dortmund, 2-2 à Madrid). Si la perspective d'un 10e titre dans la plus prestigieuse des compétitions européennes ne suffisait pas à aiguiser leur appétit, nul doute que le désir de revanche pourrait servir aux Madrilènes d'accélérateur de motivation. Ronaldo et les siens ont gardé en tête l'image d'une équipe étrangement similaire à la leur, aussi à l'aise en contre que les Madrilènes. Varane appelait ainsi à la méfiance: "Dortmund est une équipe qui aime attaquer, qui passe rapidement du mode défense au mode attaque. C'est également notre style de jeu, ce qui promet un match serré". Pour se rassurer, s'il en était besoin, Di Maria rappelle, lui, que le Real de l'automne n'était pas celui d'aujourd'hui. "Quand nous avions joué les deux premiers matches, nous n'étions pas au mieux, mais désormais, cela a changé, notre défense est plus compacte et nous avons gagné en confiance", expliquait l'ailier argentin. Essien incertain Une version à laquelle adhère Klopp, l'entraîneur de Dortmund: "le Real me paraît plus fort maintenant. A l'époque, il lui manquait des joueurs importants, maintenant il dispose presque de tous et il est dans un pic de forme". Mais le Real aborde ce rendez-vous avec quelques points d'interrogation. Ramos, habituellement défenseur central, se retrouvera de nouveau relégué à droite. La suspension d'Arbeloa et la forte incertitude qui plane sur Essien en raison d'une déchirure musculaire amènent en effet Mourinho à redécaler l'international de 26 ans. Les Merengue seront en outre affaiblis par les forfaits de Marcelo et sans doute aussi de Modric qui minent la profondeur de leur banc. Aux avant-postes en revanche, ils disposent de tout leur arsenal: Özil, auteur d'un doublé samedi contre le Betis en Liga, Ronaldo, meilleur buteur de la C1 (11 buts) et Higuain ou Benzema en pointe. "Plein la musette" Côté Dortmund, Klopp assure que les siens "seront prêts pour le Real et donneront tout" et peut se raccrocher à une statistique particulièrement défavorable aux Madrilènes: en 24 déplacements en Allemagne, le Real n'a remporté qu'une seule victoire. Les Jaunes et noirs peuvent notamment compter sur leur canonnier maison, le Polonais Lewandowski (6 buts en Ligue des champions, 23 en Bundesliga, 1 but par match depuis 12 rencontres, série en cours). Actuellement 2e de la Bundesliga, Dortmund a plutôt bien préparé la venue des Madrilènes, en s'imposant sans forcer, face à Mayence (2-0), s'offrant au passage une qualification directe pour la Ligue des champions la saison prochaine. Mais, au vu du match, le défenseur Mats Hummel restait prudent: "Au fil de la partie, nous sommes devenus de plus en plus passifs et avons fait des erreurs faciles. Cela ne doit pas se produire mercredi sinon on va en prendre plein la musette". Une information est en outre venue sérieusement perturber la préparation des champions d'Allemagne en titre: l'annonce-sensation du transfert vers le Bayern Munich de leur merveille d'attaquant, Mario Götze, 20 ans, surnommé "Götzinho" pour sa virtuosité un brin brésilienne et ses inspirations (7 passes décisives en C1 cette saison). Le timing est des plus délicats pour Dortmund qui a pris soin, dans un communiqué, d'appeler ses supporteurs à continuer de "soutenir Mario Götze pour les derniers matches de la saison et avant tout, lors de l'importante demi-finale de demain (mercredi) soir".