Les frontières algériennes, qu'il s'agisse de celles de l'Ouest, de l'Est ou du Sud, sont à l'image d'une passoire via laquelle sont acheminés différents produits de contrebande, ce mal que le pays subit telle une fatalité, en témoigne le bilan des activités des unités des gardes-frontières (GGF) du premier trimestre de l'année en cours. Rendu public hier par la cellule de communication du commandement de la Gendarmerie nationale, dont relève la corporation des gardes-frontières, le bilan en question souligne en première ligne que «le phénomène de la contrebande touchant différents produits ne cesse de prendre de l'ampleur et semble constituer une activité prisée aux frontières, concentré plus particulièrement à travers les tracés ouest et est du pays». Dans le même document, la cellule de communication ajoute que «l'analyse du bilan des saisies effectuées par ces unités, de janvier à mars 2013, atteste de l'existence d'un trafic de contrebande sur les produits de première nécessité, de nature à compromettre les efforts de l'Etat en matière d'approvisionnement des populations des bandes frontalières, en particulier, et la stabilité macro-économique, en général». Pire, selon le même document, «les contrebandiers algériens accèdent sans discernement à la demande des marchés des pays voisins et n'introduisent en territoire national que des produits nocifs ou de mauvaise qualité (drogue, cigarettes, alcool frelaté, friperie…). En effet, le constat établi indique que dans le sens de l'importation, les produits ciblés sont les stupéfiants, les tabacs, les alcools, les effets vestimentaires, les fruits et les légumes saisonniers et les produits alimentaires. Alors que dans l'autre sens, c'est-à-dire «l'exportation», il s'agit essentiellement de carburant, de cheptel, de produits ferreux et produits alimentaires soutenus par l'Etat. Trafic d'armes aux frontières sud Selon la même source, si les frontières est et ouest du pays sont confrontées beaucoup plus à la pratique de la contrebande, liée au trafic de carburant, du cheptel, des produits ferreux et divers produites alimentaires, celles du sud se distinguent singulièrement par la contrebande d'armes et de munitions et de cigarettes. Treize armes de différents calibres et près de 14 000 cartouches ont été saisies durant les trois premiers mois de l'année par les unités des gardes-frontières mobilisées pour la surveillance des frontières sud du pays. Outre les armes, le carburant constitue le produit le plus écoulé à travers le circuit de la contrebande. C'est, en effet, une quantité dépassant les 20 000 litres qui été saisie par les éléments des gardes-frontières de janvier à mars 2013. Durant la même période, les mêmes services ont aussi récupéré 245 tonnes de différents produits alimentaires. A cela s'ajoute les quelque 3000 articles vestimentaires de tous genres. La quantité de produits ferreux qui n'a pu passer entre les mailles des filets de la contrebande a été de 144,5 tonnes. Quelque 450 articles de ménage ont aussi connu le même sort, ainsi qu'une quantité dépassant les 2100 pièces de rechange qui figurent en outre dans le bilan des activités trimestrielles des gardes-frontières. Plus de 2,5 tonnes de kif traité saisis en 3 mois Les mêmes services ont en outre mis la main sur une quantité dépassant les 2,5 tonnes de kif traité «en provenance du royaume marocain, dont les narcotrafiquants ont transformé le tracé avec l'Algérie comme une source intarissable de cette marchandise prohibée, attentatoire à la sécurité publique et à la santé des citoyens», souligne le commandement de la Gendarmerie dans son communiqué. Au total, le nombre d'affaires liées à l'activité de contrebande, traitées par les unités des gardes-frontières/GN de mars à janvier 2013, est de plus de 1300. Affaires dont le traitement s'est traduit par l'arrestation de 93 individus, en sus de 169 autres interpellés pour le motif d'immigration illégale et 78 autres surpris en pleine tentative de franchissement des frontières.