Avec deux buts et une passe décisive, Thomas Müller a eu un impact considérable lors de la victoire du Bayern Munich, son club de toujours, contre Barcelone mardi en demi-finale aller de la Ligue des champions (4-0) et vise maintenant une troisième finale après les échecs de 2010 et 2012. Le jour même où le club bavarois a annoncé la signature de Mario Götze, nouvelle star d'un football allemand qui dispose d'une génération exceptionnelle, Müller a rappelé de façon éclatante qu'à 23 ans, lui aussi représentait l'avenir de la Mannschaft et de cet impressionnant Bayern. "Celui qui se souhaite le Barça est un masochiste", disait-il pourtant avant le tirage au sort des quarts de finale. Mais dès le début du match, l'homme aux jambes-allumettes s'est lancé avec plein d'énergie et d'envie dans ce duel contre un Barça que tout le monde savait finalement prenable. En défense, il revenait jusqu'à 10 mètres de ses buts pour tacler avec autorité Jordi Alba (11) et travaillait à gêner les remontées de balle de Piqué ou Busquets. Son abnégation est restée constante tout au long du match mais c'est bien dans son rôle offensif qu'il a pesé avec le plus d'évidence, étant impliqué sur l'ensemble des buts munichois. C'est d'abord lui qui ouvrait le score, de la tête, après une remise aérienne de Dante au-dessus de Dani Alves (25). Le deuxième but était très similaire mais Müller avait cette fois le rôle du passeur, de la tête toujours et au-dessus du pauvre Alves, encore, pour Gomez qui trompait Valdes de près (49). Sur le but de Robben, son apport est plus discret, mais son écran sur Alba -tellement vigoureux qu'il aurait sans doute dû être sanctionné- a permis au Néerlandais de filer battre Alves (73). Et à 10 minutes de la fin, alors même qu'il venait de demander à être remplacé, il était à la conclusion d'un beau mouvement Ribéry-Alaba pour transformer la gifle infligée aux Catalans en spectaculaire fessée (82). Cette remarquable performance vient couronner une saison pleine pour Müller (12 buts et 12 passes décisives en championnat, désormais 7 buts en Ligue des Champions), alors que la précédente avait été celle du doute. Juste avant l'Euro en Ukraine et en Pologne, il avait ainsi dit son intérêt pour les approches de l'Inter Milan, déçu d'un exercice qui avait vu Kroos lui disputer trop souvent les premiers rôles. Formé au Bayern, où il est arrivé à l'âge de 10 ans, Müller a donc débuté la saison dans la peau d'un remplaçant, une situation nouvelle pour celui qui avait été désigné meilleur jeune du Mondial-2010, dont il avait aussi fini co-meilleur buteur (5 buts). Mais les blessures successives de Robben et Kroos lui ont permis de retrouver le 11 de départ munichois. Redevenu l'un des principaux atouts du Bayern, Müller est désormais tourné vers l'objectif d'une troisième finale de Ligue des champions. Battu en 2010 et en 2012 -malgré un but de sa part-, Müller a fait ce qu'il fallait, et un peu plus encore, pour se donner une troisième chance, le 25 mai à Wembley. Il ne reste plus qu'à gérer le retour mercredi prochain au Camp Nou.