La décision du Conseil de sécurité de ne pas étendre le mandat de la Mission des Nations-Unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso) aux questions des droits humains dans le territoire est un "désaveu" au secrétaire général de l'ONU qui recommandait une "surveillance indépendante" de ces droits, a indiqué mardi une ONG française. Selon la Plate-forme pour la solidarité avec le peuple du Sahara occidental, basée en France, en adoptant le 25 avril la résolution 2099, le Conseil de sécurité de l'ONU a désavoué son secrétaire général qui, dans son rapport du 8 avril, recommandait "une surveillance indépendante, impartiale et soutenue des droits de l'Homme au Sahara occidental". Bien que cette recommandation ait été relayée dans un premier temps par les Etats-Unis (avant d'être retirée), le Conseil de sécurité a refusé, une nouvelle fois, d'inclure la surveillance des droits de l'Homme dans les compétences de la mission des Nations-Unies (Minurso) malgré les demandes réitérées du Parlement européen (PE), de nombreuses associations des droits de l'Homme (Amnesty international, Human Rights Watch, Centre Robert Kennedy, AMDH...), a regretté l'ONG, dans un communiqué parvenu à l'APS. Elle relève que le gouvernement français "s'est rangé, une fois de plus, auprès des autorités marocaines en agissant pour le retrait de la proposition des Etats-Unis d'étendre le mandat de la Minurso et en soutenant le projet marocain d'autonomie qui bafoue le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes", empêchant, selon elle, un règlement pacifique d'un conflit de 38 ans sur la décolonisation du Sahara occidental. La Plate-forme des associations françaises soutenant la cause sahraouie a indiqué que la dernière résolution onusienne a été reçue par le Maroc comme un "encouragement à sa politique de répression dans les territoires occupés", signalant que le 27 avril, deux jours à peine après le vote de la résolution, les autorités marocaines ont déclenché une "violente répression d'une manifestation pacifique à El Ayoun occupée qui a fait des dizaines de blessés". Tout en regrettant que la Minurso reste une des seules missions de paix des Nations-Unies dans le monde, dépourvue d'un mandat de surveillance des droits de l'homme, elle s'est dit "décidée à poursuivre son action contre les violations des droits de l'homme au Sahara occidental, pour la libération des prisonniers politiques, pour un mécanisme international permanent de surveillance des droits de l'homme au Sahara occidental et pour la mise en œuvre rapide du référendum d'autodétermination qui permettrait au peuple sahraoui de décider librement et démocratiquement de son avenir". Se gardant de prolonger la mission de la Minurso jusqu'au 30 avril 2014, la dernière résolution du Conseil de sécurité de l'ONU "encourage les parties à poursuivre leurs efforts respectifs pour promouvoir et protéger les droits de l'Homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés", sans étendre le mandat de la mission à ce chapitre.