Relégués au rang de vieilleries, de technologies préhistoriques obsolètes, antérieures à l'ère numérique, les démos analogiques s'étaient retrouvés à prendre la poussière, détrônés qu'ils étaient par l'avènement des bouquets par satellite et des démos numériques. Les Algériens, accros de la télévision et friands de programmes étrangers, s'en sont donnés à cœur joie, et chaque foyer était équipé d'au moins un de ces boîtiers, véritables portes ouvertes sur le monde extérieur, avec les centaines de chaînes généralistes ou thématiques proposées, et ce, d'origine diverse. Pourtant, un matin du mois de juin 2006, quelques jours avant le début de la Coupe du monde de football, l'impensable arrive. Le black-out. Les diffuseurs européens ont trouvé une parade au piratage algérien, les démos numériques ne captent plus les chaînes étrangères, et le désespoir s'empare des aficionados algériens. Qui se rabattent, ironie du sort, sur les démos analogiques, qui ont au moins le mérite de diffuser les programmes des chaînes hertziennes. Et ceux qui par malchance s'en sont débarrassés font le bonheur des vendeurs, qui profitent de cette aubaine pour augmenter les prix de cette marchandise, qui, tombée en désuétude, ne valait que quelque 800 DA. Depuis, les démos analogiques, bien qu'appelés à disparaître définitivement sous peu, se vendent toujours aussi bien, et en vitrine, leurs prix ont plus que doublés, atteignant parfois les 2000 DA.