Spécificité n Le flashage de démos, voilà une activité qui n'existe pas officiellement, mais qui ne fait que proliférer et s'étendre ! Le flashage consiste à mettre à jour les terminaux de réception satellite commercialisés dans notre pays depuis la fin des années 1990. Cette activité n'a pas d'existence officielle, mais, dans les faits des milliers de jeunes l'exercent en toute légalité. «C'est le piratage des chaînes de télévision qui nous fait vivre», reconnaît l'un d'eux. Il faut dire que le créneau est porteur. Il n'est pas inutile de rappeler qu'à un certain moment, la mise à jour d'un démodulateur numérique coûtait jusqu'à 4 500 DA, voire plus dans certaines régions. Il est vrai qu'au fil des années, les prix ont sensiblement baissé, mais depuis que les programmes des bouquets français sont régulièrement cryptés, les affaires ont repris. Aujourd'hui, les férus de TPS, de très loin le bouquet le plus prisé par les Algériens, payent chaque semaine 100 à 200 DA pour pouvoir regarder leurs programmes préférés. Demain, au rythme où vont les choses, ils n'hésiteront pas à dépenser plus. A croire certaines analyses, les responsables de certains bouquets ont délibérément mis en place des systèmes de cryptage faciles à percer afin de permettre au maximum de téléspectateurs de suivre leurs programmes et de s'y attacher au fil du temps au point d'accepter, par la suite, de faire l'effort financier qu'il faudra pour continuer à les regarder. «TPS avait bien les moyens de crypter ses programmes sans qu'aucun hacker parvienne à les décrypter, mais il ne l'a pas fait dans un objectif bien précis», dit à ce propos un informaticien. Une chose est sûre en tout cas : certains se sont tellement attachés aux programmes de TPS qu'ils ne peuvent plus s'en passer. Quand l'écran devient tout noir, ils sont hors d'eux. Quand ils ne peuvent pas, pour une raison ou une autre, mettre à jour leurs démos, ils prennent le téléphone pour demander des explications à leur «flasheur» habituel. Le flashage semble avoir encore de beaux jours devant lui, à voir cet engouement pour les chaînes de télévision françaises. Même si demain tous les programmes étaient cryptés, «on trouvera le moyen de les regarder», souligne un féru des programmes de TPS rencontré dans un magasin de flashage de terminaux de réception satellite.