Qu'en est-il de notre pauvre télé ? Est-ce la fin des haricots concernant la réception des chaînes cryptées de façon gratuite ? Nous, les Algériens, friands des bouquets TPS et Canal Sat, aimons les recevoir sur nos modestes démodulateurs numériques sans avoir à payer un abonnement officiel. Mais depuis, c'est l'écran noir. Certains sont frustrés de ne plus suivre le sport, pour nous férus de la balle ronde, surtout s'il s'agit de beau spectacle que nous offre la Champions league, la Liga espagnole, le Calcio italien, la Premier league anglaise ou bien la Ligue 1 française. Pour les autres, après une dure journée de labeur, passer sa soirée à regarder un beau film qui a cartonné aux box-office, est un vrai régal pour les yeux et un relaxant pour les neurones, sans oublier au passage les fameuses séries pour lesquelles nous sommes prêts à tout laisser tomber pour ne rater aucun de ses épisodes telles que 24h chrono, Dr House, Les experts, NCIS, Prison Break, etc. Hélas ! Trois fois hélas, depuis que le bouquet Canal Sat et le défunt TPS ont fait un remue-ménage dans le monde du décryptage illégal qui consistait à flasher le démo avec un firmware contenant ces fameuses clés pour le déverrouillage, via un câble DB9 «croisé ou direct», connecté à un PC par le port Com, et muni d'un uploader convenable. Tout cela est devenu obsolète. Les chaînes de télé ont revu et corrigé leurs systèmes de cryptage avec de nouveaux algorithmes plus compliqués et surtout renforcés par les arsenaux juridiques. Nous nous retrouvons désemparés, tristes surtout, nous qui étions habitués à plus de deux décades à les avoir sur nos écrans contre vents et marées.Maintenant, sommes-nous obligés de nous rabattre vers des chaînes en clair qui sont généralement «monotones» et qui ne nous permettent pas d'avoir cette illustre illusion d'évasion ? Non, il existe toujours un moyen qui ne serait pas du tout illégal, enfin presque. Fini le flashage ! Cette fois-ci, il n'y a pas cet informaticien ou électronicien pour cracker le système de cryptage afin de trouver l'algorithme qui constitue un délit grave, car rappelons-le, ce n'est pas un crime d'avoir ces chaînes gratuitement chez soi.Avec la nouvelle méthode qui s'appelle sharing, ce qui veut dire partage, il suffit qu'une personne s'abonne le plus normalement pour avoir une carte légale pour mettre son code de décryptage emmagasiné à la disposition des autres, via des serveurs peer2peer sur internet. Ces serveurs transfèrent les codes des chaînes cryptées à des ordinateurs connectés à ce serveur par l'intermédiaire d'une adresse permettant de faire la liaison entre un nom de domaine lui appartenant et une adresse IP dynamique des intéressés. Ces codes sont alors interceptés par le PC qui les envoie vers le démodulateur. La communication avec le PC-récepteur se fait par l'intermédiaire d'un logiciel spécifique qui vous sera fourni avec un code secret après avoir déboursé entre 6000 et 8000 DA annuellement. Cette méthode est très ingénieuse, elle vous permet d'utiliser une carte officielle à distance, c'est-à-dire le décodeur peut se trouver à mille lieux d'où vous êtes et avoir tout le bouquet, enfin tout ce que cette fameuse carte permet. Contrairement à certaines idées reçues, l'écran noir de l'ennui n'est pas encore prêt à sévir.