La première douche froide concerne les chaînes sportives, Sport+ et Canal+ Sport, qui ne sont pas comprises dans le bouquet proposé aux pays du Maghreb. Une décision justifiée par les responsables cette chaine par les considérations de “droits sportifs”. Annoncée en grande pompe, la nouvelle offre de Canal+ pour les pays du Maghreb a vite dévoilé ses limites. Bien avant son lancement effectif, prévu le 15 février prochain, la formule proposée pour les pays de la rive Sud de la Méditerranée pèche par sa modestie, frisant l'arnaque. Pour un forfait de 20 euros par mois (plus de 2 000 DA), le téléspectateur maghrébin n'aura droit qu'à une vingtaine de chaînes, alors que les Français, eux, ont droit à quelque 300 chaînes, pour le même tarif, et parfois moins, lorsqu'on inclut les promotions. La première douche froide concerne les chaînes sportives, Sport+ et Canal+ Sport, qui ne sont pas comprises dans le bouquet proposé aux pays du Maghreb. Une décision justifiée par les responsables de Canal+ par les considérations de “droits sportifs”. Un argument qui ne tient pas la route, sachant que d'autres bouquets arrosent la région, sans que ces mêmes droits soient évoqués. L'autre déception réside dans le fait que les responsables de Canal+ jouent la carte de la moralisation, en décidant, à la place des téléspectateurs, des chaînes qu'ils devraient regarder, comme si ces derniers n'avaient pas la faculté de décider des programmes qu'ils désirent regarder. Il apparaît clair que cette “moralisation” ait été imposée par les autorités algériennes en contrepartie d'une autorisation de s'installer de façon officielle. Cette formule ressemble, à bien des égards, à l'ancienne formule “Canal Horizons” qui avait fait long feu. Les téléspectateurs algériens, férus des programmes sportifs et des films américains, ne sont pas dupes et ne gobent pas n'importe quoi. Ils savent choisir leurs programmes et ont une sainte horreur des programmes imposés. D'ailleurs, une simple comparaison entre les offres officielles existant actuellement sur le marché algérien donne une idée claire sur le sort qui sera réservé à la dernière offre de Canal+. En effet, les bouquets arabes, Art et Al-Jazeera, offrent aux férus de football la possibilité de suivre tous les championnats européens et la Ligue des champions, sans compter les championnats locaux, pour des tarifs ne dépassant pas les 6 000 DA par an. Un simple flash permet d'avoir Show Time via le satellite Thor, qui offre également les championnats européens et des films américains en version originale. Pour les chaînes généralistes françaises, Nile Sat les offres gracieusement, ainsi que les démodulateurs analogiques, encore fonctionnels jusqu'en 2011. En plus, le bouquet français, Bis Promo, fait une offre meilleure que Canal+. À 12 000 et 18 000 DA par an, le bouquet propose une trentaine de chaînes françaises, dont celles de Ab Sat. Les férus du flashage ne se font pas d'illusions et ne veulent pas entendre parler de cartes payantes. Ils continuent sur leurs blogs, notamment Star Times, à débattre des dernières trouvailles pour recevoir le satellite Thor, ou encore pour suivre les matchs de la Bundesligua (championnat allemand), les Show Time et Art, ou encore Tequilla, qui vient d'ailleurs d'être cryptée, ou Bouchaoui TV (qui diffuse les matches censés être une exclusivité de Art). Evidemment, le choix d'un seul fabricant de récepteurs numériques pour la distribution des cartes Canal+ pose un sérieux problème. Stream, qui, à coups de placards publicitaires, annonce avoir l'exclusivité de l'offre Canal+, mais n'est pas en mesure de donner des réponses à ses clients pour le moment. “Nous pouvons garantir que sur nos appareils, ces cartes devraient être fonctionnelles. Pour les autres récepteurs, nous ne garantissons rien”, nous répond une voix à la seule ligne téléphonique joignable à Oran. Autrement dit, les téléspectateurs désireux, quand même, acquérir la carte Canal+ devraient s'équiper, en plus, de récepteurs Stream, s'ils ne veulent pas avoir de mauvaises surprises. Une bonne aubaine pour le fabricant de récepteurs, qui avait vu ses ventes chuter ces deux dernières années, notamment depuis l'avènement de Star Sat et autres Condor, mieux équipés pour prendre en charge les continuelles mises à jour du défunt bouquet TPS. Azzeddine Bensouiah