Est-ce la fin de la télévision numérique ? Le bouquet «Canal Sat/TPS» déverrouillé Des pirates cybernétiques ont découvert l'astuce pour mettre à nu les codes de sécurité extrêmement compliqués mis en place par Canal satellite… 15 Septembre 2008, La voix de l'Oranie L'ingéniosité de ce nouveau procédé de piratage a faussé toutes les cartes de la maison mère Canal Sat/TPS, entrée, les derniers mois, dans une véritable guerre contre les hackers. Est-ce la fin de la télévision numérique? Focus! Saisissant cette rare opportunité, les commerçants oranais des démodulateurs numériques se sont reconvertis en «agents locaux» de Canal Sat offrant des abonnements annuels pour 6.000 DA, voire 10.000 DA. Les Oranais, férus de télévision numérique, marchent dans la combine. On parle déjà d'engouement. La trouvaille serait infaillible cette fois-ci, relève-t-on des déclarations des commerçants du numérique qui ajoutent que même en France, où les lois anti-piratage sont draconiennes, on ne peut rien contre le «sharing». En effet, depuis l'avènement de ce nouveau procédé de piratage, les responsables des bouquets cryptés de Canal Sat/TPS -d'habitude exubérants et loquaces- ont observé le silence alors qu'ils ont prôné, quelques mois auparavant, une guerre sans merci aux pirates qui tentent de décrypter leurs chaînes numériques. Cette énième astuce est baptisée «sharing», qui veut dire partage en français. Les pirates mettent leurs codes de décryptage emmagasinés dans les cartes officielles de Canal Sat, à la disposition des autres, via des serveurs sur Internet. Ces serveurs transfèrent les codes des chaînes cryptées à des ordinateurs illimités connectés à ce serveur par l'intermédiaire d'une adresse NO IP ou DYNDNS, apprend-on. Ces codes sont alors interceptés par le PC qui les envoie vers le démodulateur, le récepteur DVB (digital vidéo broadcasting) ou par carte satellite. Les plus connus des serveurs de partage sont nommés newcamd, xcrypte, xshareMission. La communication entre le PC-récepteur ou le PC-carte satellite se fait par l'intermédiaire d'un logiciel spécifique, fourni avec un code secret personnel lors de la passation du contrat. A Oran, des commerçants du numérique offrent des abonnements annuels pirates pour la bagatelle de 6.000 DA -au début, l'abonnement coûtait 10.000 DA/an-, alors qu'il faut débourser plus de 60.000 DA pour un abonnement officiel, soit dix fois plus. Les prix vont sûrement fléchir quand le procédé se vulgarisera davantage. D'après le journal hebdomadaire Tunisie Hebdo, le serveur TUNISIA SAT commercialise ce genre de «service» à 10 dinars tunisiens /mois, soit 5,75 euros. Les fournisseurs oranais déclarent qu'il faut «débourser plus de 100.000 DA de matos pour pouvoir partager les codes cryptés de Canal Sat via Internet: le programmateur numérique, l'abonnement officiel à Canal Sat, lecteur Cartes…» Ces fournisseurs se substituent donc à la maison mère, Canal Sat, pour vendre des abonnements, ce qui est bien sûr illégal. Ces magasins sont ouverts sur les grands boulevards et de grandes affiches de cette nouveauté sont accrochées pour attirer le chaland. Le contrat entre le fournisseur pirate et le client est un contrat moral, aucun document ou autre n'est signé. De sorte, on parle déjà d'escroquerie. Il faut faire attention aux offres trop alléchantes. Par ailleurs, la mise à jour des bouquets TPS des démodulateurs Starsat, Cristor et clones est disponible tous les deux jours sur les sites de partages de données, comme fourtoutici et funfiles. Les hackers, doués comme ils le sont, ont donc trouvé l'astuce pour contourner toute la sophistication du cryptage des codes de Canal Sat pour lequel la maison mère a déboursé des millions d'euros. Et on peut dire qu'ils ont réussi leur coup en prouvant qu'il devient difficile, voire impossible, de contrecarrer ce procédé de partage, sharing. Quant au manque à gagner des maisons mères, il serait important… et on n'est qu'au début.