L'Algérie est à moins de trois mois de l'élection présidentielle et le rythme de sa préparation s'accélère. Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales continue son œuvre de mise en place du dispositif humain et matériel de l'opération et la réunion des «conditions nécessaires à la réussite du scrutin». Mais en attendant la convocation du corps électoral par le président de la République, qui interviendra dans les prochains jours, tous les regards sont braqués vers l'annonce de la candidature de Abdelaziz Bouteflika pour un troisième mandat. Alors que sa candidature est devenue certaine, la date de son annonce, par contre, continue d'alimenter l'ensemble des médias et la classe politique. Au fil des jours, elle est devenue le sujet qui occupe les devants de la scène politico-médiatique. A la recherche d'un scoop, des journalistes ont, à maintes reprises, avancé des dates qu'aurait arrêtées le chef de l'Etat pour l'annonce de sa candidature. Certaines dates se sont avérées fausses. Actuellement, tout le monde politique est suspendu à cette annonce, au point où les Algériens ont déjà oublié les personnalités ayant appelé au rejet de l'élection. Afin de rendre plus visible la candidature du chef de l'Etat, les partis de l'Alliance présidentielle, des organisations de la société civile (ONM, UGTA, Onem, Onec…), des organisations estudiantines, des associations patronales, des syndicats et des partis politiques ont redoublé d'efforts en organisant plusieurs actions visant à sensibiliser les Algériens «sur la nécessité de voir le président de la République briguer un nouveau mandat électoral». Ces organisations et autres comités de soutien à la candidature de M. Bouteflika ont sillonné toutes les régions du pays et organisé des rencontres avec la population, voire des marches populaires dans certaines localités, pour appeler le chef de l'Etat à présenter sa candidature. En effet, l'offensive menée par les partisans du président de la République a rendu presque invisibles les partis de l'opposition et les partisans du rejet de l'élection. Aussi, face aux candidats, inconnus pour la majorité, qui peinent à collecter des signatures des citoyens, M. Bouteflika s'est assuré une victoire certaine. Une chose est sûre, l'annonce de la candidature de M. Bouteflika ne saurait tarder. Elle créera sans doute une nouvelle dynamique dans le processus électoral. Et l'Algérie vivra au rythme d'une campagne électorale très animée.