La commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle a été officiellement installée hier matin. Elle est composée d'un représentant de chaque parti politique agréé et d'un délégué pour chaque candidat, dont le nom figure sur la liste officielle des candidats retenus pour l'élection présidentielle du 9 avril prochain, sans omettre le coordinateur de cette structure, en l'occurrence Mohamed Teguia. Cependant, trois partis politiques ne siègent pas dans cette commission, il s'agit du RCD, du FFS et d'Ennahda. Selon M. Teguia, toutes les formations politiques ont été destinataires d'une invitation pour participer à la surveillance et les absents à la cérémonie n'ont tout simplement pas répondu favorablement. « La commission est constituée de vingt-quatre membres, dont des représentants de partis politiques et des représentants de candidats, ainsi que le coordinateur. Ceux qui ont décidé de boycotter le scrutin du 9 avril ont apparemment opté pour le boycott de la commission. Toutefois, cette dernière demeure ouverte », a indiqué le coordinateur. Dans l'après-midi d'hier, la commission a tenu sa première réunion à huis clos pour examiner le projet de son règlement intérieur. A cet effet, un avant-projet de loi du règlement intérieur renfermant 46 articles a été proposé aux 24 membres. Un groupe de cinq personnes a été formé pour se pencher sur l'étude du document qui sera adopté aujourd'hui après débat. Désigné le 7 février par le président de la République en tant que coordinateur de la commission, M. Teguia, ex-ministre de la Justice et ex-ambassadeur, a indiqué hier, au cours de la cérémonie d'installation de la commission, que la mission de cet organisme consiste à « veiller au bon déroulement de l'élection, dans toutes ses étapes, dans le cadre du processus démocratique », soulignant que cette démarche est « consolidée » par l'instruction du premier magistrat du pays, laquelle « insiste sur la transparence du scrutin et la neutralité de l'administration ». Créée conformément au décret présidentiel N°61-09 du 7 février 2009, cette commission, explique M. Teguia, est dotée de plusieurs attributions, notamment les visites sur le terrain pour superviser le déroulement des opérations électorales et leur conformité aux dispositions législatives. Les tournées dans les 48 wilayas du pays permettront à la commission, ajoute le coordinateur, de s'assurer des conditions de préparation du scrutin et de son bon déroulement. Teguia a insisté sur le fait que les pouvoir publics, à leur tête le président de la Commission nationale chargée de la préparation et de l'organisation de l'élection présidentielle, Ahmed Ouyahia, ainsi que le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, ont mis en place tous les moyens matériels et humains pour garantir les meilleures conditions de travail à la Commission politique nationale de surveillance de l'élection présidentielle. M. Taazibt, représentant du PT, estime que si le scénario de 2004 se reproduit, il élaborera un rapport qu'il remettra à son parti, afin de dénoncer certaines pratiques. « Si c'est une commission pour s'enrichir, nous condamnons d'ores et déjà ce principe. Nous avons un mandat qui est de contrôler. En 2004, certains membres de la commission ont exigé des sommes faramineuses, ce qui est scandaleux ! » a regretté Taazibt qui confirme que les membres de la commission ont été désignés par leurs partis respectifs. Pour leur part, M. Malki du RND et le général Chaloufi, représentant du candidat Bouteflika, estiment que le contrôle demeure la première préoccupation et non pas la rémunération. Par ailleurs, craignant toujours le spectre du boycott, M. Teguia a appelé les citoyens à « accomplir leur devoir national » et « à ne pas avoir de doute ou d'appréhension », dans la mesure où cette élection bénéficie, a-t-il affirmé, de « toutes les garanties constitutionnelles et juridiques afin de la prémunir de toute déviation ». La commission se réunira cet après-midi à huis clos pour examiner le projet de son règlement intérieur.