Le chercheur en histoire Mohamed Rebah a qualifié samedi à Alger, le chahid Taleb Abderrahmane, guillotiné en 1958, de "véritable symbole de la jeunesse studieuse de la haute Casbah" pendant la guerre de libération nationale. A l'occasion d'une conférence-débat sous le thème "le rôle du mouvement estudiantin dans la lutte pour l'indépendance", Mohamed Rebah a raconté les engagements pris par les algériens durant la guerre de libération, citant Taleb Abderrahmane à qui il a rendu un vibrant hommage dans un livre dédié à sa mémoire. "Lorsque l'appel fût lancé par l'Union générale des étudiants musulmans algériens (UGEMA) le 19 mai 1956 à l'encontre des étudiants algériens, Taleb Abderrahmane, jeune étudiant à la faculté des Sciences de l'université d'Alger, a interrompu ses études pour rejoindre les rangs du maquis dans le sud-est d'Azeffoun ou il avait pour mission principale de fabriquer des bombes et autres explosifs pour les utiliser dans des embuscades", a souligné l'historien. Chimiste de la révolution, Taleb Abderrahmane, véritable matheux maîtrisant les sciences physiques, s'est révélée habile dans la fabrication des explosifs, pour le plus grand bonheur du FLN, qui était à la recherche d'un tel profil, a rapporté Mohamed Rebah. Le 10 août 1956, la "main rouge" française s'est attaquée à la population musulmane de la Casbah (l'attentat terroriste de la rue de Thèbes) créant ainsi la terreur au sein de communauté algérienne. Le FLN a décidé d'y riposter. La "Bataille d'Alger" a ainsi commencé avec la participation incontournable du jeune Taleb qui a alimenté les réseaux de l'Armée de libération nationale (ALN) dans les zones autonomes d'Alger en bombes et autres explosifs. "Taleb Abderrahmane devenait ainsi, un militant à part entière, un excellent chimiste, contribuant de telle manière à rendre plus forts les rangs de la résistance algérienne, en réalisant d'innombrables embuscades dans différentes régions du pays, notamment en wilaya 3 historique (Kabylie)", selon le récit de Mohamed Rebah. Le chahid Taleb Abderrahmane, fut jugé et condamné à mort avec Djamila Bouhired, l'icône féminine de la guerre de libération nationale. Il fut décapité à la prison de Serkadji dans la haute Casbah le 24 avril 1958, à la fleur de l'âge (28 ans).