Symbole de la jeunesse studieuse et politisée, Taleb Abderrahmane, dont l'Algérie célèbre ce mercredi le 55ème anniversaire de son martyr, s'est résolument mis au service de la révolution dès son plus jeune âge pour devenir "le chimiste" de la bataille d'Alger, selon le témoignage de Mohamed Rebah. "Taleb était très politisé, conscient et modeste, c'était le symbole de la jeunesse studieuse et travailleuse et l'enfant qui a lutté pour acquérir le savoir", a déclaré à l'APS M. Rebah, ami du chahid, historien et auteur d'une biographie portrait intitulée "Taleb Abderrahmane, guillotiné le 24 avril 1958". M. Rebah en compagnie de trois amis ont rendu dans la matinée un fervent hommage au martyr de la Révolution et du mouvement estudiantin national, le symbole Taleb Abderrahmane en se recueillant sur sa tombe au cimetière d'El Alia. "Taleb a choisi de mourir la tête haute, ce génie a mis en échec les spécialistes de l'armée coloniale, incapables d'analyser la composition des bombes qu'il fabriquait, a indiqué M. Rebah en déposant quelques roses sur la tombe du chahid en cette journée pluvieuse, anniversaire de son décapitation à Serkadji. Il a ajouté qu'il gardait dans ses souvenirs de Taleb "sa silhouette frêle et une personnalité modeste". Il a aussi regretté de voir le cercle qui porte le nom de ce valeureux martyr, situé à proximité de la Faculté centrale d'Alger, n'est plus ce qu'il était avant, souhaitant que ce haut lieu de détente des étudiants puisse reprendre son rayonnement culturel d'entant. L'importance de préserver l'histoire de l'Algérie, en tant que mémoire et repère du peuple algérien pour la construction d'un avenir prospère, a été mise en exergue à cette occasion par l'auteur Mohamed Rebah. Né le 5 mars 1930 et élevé dans La Casbah, où il s'est imprégné de l'idéal indépendantiste, souffreteux mais féru des études, Taleb Abderrahmane avait, comme la plupart des étudiants algériens, rejoint le maquis en 1956 à l'appel du Front de libération nationale (FLN). Il a ainsi milité au maquis de Chréa, à Azzeffoun (ex-Port Gueydon) mais aussi au sein de la mouvance résistante clandestine d'Alger, dont le militant Yacef Saâdi était l'une des chevilles ouvrières, lors de la Bataille d'Alger. Taleb Abderrahmane a été exécuté le 24 février 1958. Une exécution à laquelle ont échappé, graciés, des centaines de résistants algériens dont Yacef Saâdi, condamné trois fois à mort, ainsi que d'autres poseurs de bombes.