Très attendu, notamment par les militants de la base, objet de rumeurs et de spéculations qui évoquaient son atterrissage dans une totale discrétion à l'aéroport militaire de Boufarik, Hocine Aït Ahmed, leader historique du FFS, ne sera pas présent aux travaux du 5e congrès de cette formation politique de l'opposition. C'est là l'information capitale communiquée hier au cours d'un point de presse animé conjointement par Ali Laskri, premier secrétaire du parti, et Mohand Amokrane Cherifi, co-président de la Commission de préparation du congrès du parti. Ce dernier expliquera, dans son intervention brève et concise, les motifs pour lesquels Aït Ahmed sera absent au prochain congrès, qui durera trois, et aura lieu dès ce jeudi. «La nouvelle qui nous attriste est la suivante. Si l'Hocine Aït Ahmed ne viendra pas au congrès du FFS. Il revient d'un voyage éprouvant effectué au Maroc, où il a assisté à l'enterrement de sa sœur et de son cousin. Son médecin lui a recommandé de s'abstenir de tout déplacement dans l'immédiat». Agé de 87 ans, leader historique du FFS, Hocine Aït Ahmed avait décidé, rappelle-t-on, de ne pas se présenter au prochain exercice du FFS qu'il a lui-même fondé et présidé pendant un demi-siècle. «Nul n'est aujourd'hui à même de remplacer Aït Ahmed, qui est d'un parcours politique hors pair, cumulant une expérience politique de 70 ans, c'est-à-dire depuis 1949 au sein du PPA», a affirmé Ali Laskri, qui semble acquis pour instaurer une «période»de transition» au sein du FFS pour gérer l'après-Aït Ahmed. Laquelle période de transition devant se matérialiser par l'instauration d'une direction collégiale du parti dont la composante sera désignée lors d'un prochain congrès. «C'est une option parmi d'autres qui sera soumise à l'appréciation des congressistes et qui obéit à l'idée d'une meilleure cohésion dans la prise de décisions à venir», dira en substance Ali Laskri. En dépit de l'insistance des journalistes, le premier secrétaire national du FFS s'est abstenu de communiquer l'identité des candidats ayant postulé, à l'occasion de ce cinquième congrès, pour prendre les rênes du parti. «Je n'ai pas à donner de noms», a-t-il tranché de manière catégorique. Il affirme toutefois que les travaux de ce prochain congrès ont déjà commencé à travers l'installation, les 17 et 18 mai, de deux ateliers traitant des statuts et de la stratégie politique du parti. «Les questions politiques sont décisives pour l'avenir du FFS tandis que sur le plan statutaire, il est question d'une nouvelle structure de direction et d'un nouveau slogan du parti portant sur la reconstruction d'un consensus national», a déclaré Ali Laskri. Toutefois, si le FFS se déclare ainsi favorable à un consensus national avec les autres forces politiques meublant l'échiquier national, cela ne se répercute nullement à travers les invitations adressées aux structures, organisations et personnalités sollicitées à prendre part aux travaux du prochain congrès. Aucun parti n'a été invité Lors de la conférence de presse, tenue hier au siège national du parti, Ali Laskri ne manquera pas de préciser qu'aucun leader de formation politique n'est, en effet, invité à assister aux travaux du 5e congrès. Seuls les représentants de la société civile et plus exactement les dirigeants des syndicats autonomes ont été sollicités à assister à cette manifestation. Laskri a, par ailleurs, balayé d'un revers de la main toute éventualité de réconciliation avec les dissidents du FFS à l'occasion de ce 5e congrès. Sur un autre volet, le premier secrétaire du FFS, interpellé sur la gestion de la maladie du président de la République, sera prudent dans sa réponse, se contentant de répondre : «Nous voulons que toute la lumière soit faite à ce sujet.»