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Les 1200 évadés de Tazoult, l'émissaire yéménite d'Al Qaïda et la création de katibate Tarek Ibn Ziad L'affaire traitée aujourd'hui par le tribunal criminel d'Alger
Les détails sur l'évasion, en 1994, de 1200 détenus de Tazoult (Lambèse), la création de katibat Tarek Ibn Ziad, les achats d'armes au Niger et au Mali et le GIA (groupe islamique armé) pourraient être révélés au cours du procès de Abderrezak El Para et plusieurs de ses acolytes, programmé aujourd'hui au tribunal criminel d'Alger. L'information sur la réussite de l'évasion, en 1994, de 1200 détenus de la prison de Tazoult, à Batna, n'est pas passée inaperçue pour Amari Saïfi, alias Abderrezak El Para, qui avait émis le vœu que soit «recruté» dans son groupe terroriste l'un des artisans de cette évasion spectaculaire, en l'occurrence A. N., alias Salah Abou Yacoub, né le 9 novembre 1963 à Batna et résidant dans cette wilaya. Chose faite. Il a participé avec Abderrezak El Para et ses acolytes à une attaque menée contre un cantonnement de l'ANP basé aux monts Oustili. Douze militaires ont été assassinés. Les terroristes auteurs de cette agression ont pris douze fusils mitrailleurs de type kalachnikov. Son co-organisateur de l'évasion de Tazoult, K. Abdelmadjid, alias Assam Abou Okba, né en 1958 à Oum El Bouaghi et les éléments qui sévissaient avec lui sous l'«émirat» de son cousin El Hadj Lakhdar, s'est rallié au GIA entre 1994 et 1995. Un ralliement décidé par l'émir de cette zone, en l'occurrence Nabil Sahraoui, alias Abou Ibrahim Mustapha (abattu à Béjaïa), selon le dossier de cette affaire. Lors de sa présence parmi ce groupe terroriste, Assam Abou Okba avait participé avec ses acolytes à plusieurs opérations terroristes, dont une embuscade ayant ciblé des éléments de la Gendarmerie nationale qui ont malheureusement tous été assassinés, est-il noté. Les terroristes auteurs de cette agression se sont emparés de trois fusils mitrailleurs de type PMK et de trois fusils semi-automatiques. Le congrès constitutif du GSPC Ces évadés ont été transférés vers leur lieu de naissance. En 1996, Abou Okba avait rejoint les monts Oustili, en compagnie de quatre de ses acolytes. Là, il y avait Nabil Sahraoui, en compagnie de 50 terroristes. Lors de son audition, il révélera qu'à ce moment, il y avait des différends entre Nabil Sahraoui et des «émirs» de saraya (phalanges) de cette région, en ce qui concerne l'exécution des instructions émanant de l'émir national du GIA de l'époque, Antar Zouabri. Pour régler le litige, un «congrès» national a été organisé et a donné naissance à une nouvelle organisation terroriste : le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), issu du groupe islamique armé (GIA). Dichou, alias Abou Mossaâb, avait été désigné émir national. Amari Saïfi avait été désigné émir de la zone de l'Est. A la fin de ce «congrès», ces terroristes avaient été encerclés par des unités de l'ANP qui ont réussi à éliminer Dichou. Ce dernier avait été remplacé par Hassan Hattab, devenu donc émir national du Groupe salafiste pour la prédication et le combat. El Para avait ensuite décidé de quitter les monts blancs à Batna, pour se diriger vers le Tassili. Les terroristes sous les ordres d'El Para ont rassemblé d'importants moyens pour un guet-apens contre les éléments de l'ANP. Ils ont dressé un faux barrage sur la route reliant Biskra à Arris où ils avaient volé plusieurs véhicules qu'ils ont acheminés jusqu'aux monts Taghda pour les utiliser dans une embuscade. Les terroristes avaient assassiné 45 militaires et s'étaient emparés de 35 fusils mitrailleurs.
L'émissaire yéménite d'Al Qaïda Assam Abou Okba informe les services de sécurité, lors de l'enquête préliminaire, que Abderrezak El Para a appris de deux éléments de Mokhtar Belmokhtar, alias Belaouar, alias Khaled Abou El Abbès, émir de la zone 9 du GSPC, que ce dernier se trouvait à Batna, en compagnie d'un Yéménite. Abderrezak El Para a contacté l'émir de la zone 9 par téléphone cellulaire (Thuraya) et lui a demandé de le rejoindre aux monts blancs. Khaled Abou El Abbès l'a effectivement rejoint, en compagnie d'un autre terroriste, Khaled Ayoub, alias Abou Issak et un ressortissant yéménite prénommé Abou Mohamed. Ils l'ont accompagné dans son déplacement vers le Tassili pour se diriger au Niger et au Mali. En cours de route, ces terroristes ont volé des entreprises étrangères, spécialisées dans le forage de puits de pétrole, plusieurs véhicules tout-terrain de marque Toyota. Au cours du mois de Ramadhan 2001, ils ont vendu ces véhicules à des ressortissants mauritaniens et nigériens, à raison de 5 à 6 millions de CFA pour chaque véhicule. Cet argent a été utilisé pour poursuivre leur voyage vers le Mali. A leur arrivée au Mali, ils ont acheté entre 35 et 40 fusils mitrailleurs de type PMK et environ six lance-roquettes de type RPG7 et plus de 50 000 balles pour fusils mitrailleurs. Après sept mois passés dans le désert du Mali, Abderrezak El Para a décidé de retourner aux monts blancs, en compagnie de l'émir de la zone 9, Mokhtar Belmokhtar, de Ayoub, du Yéménite Abou Ahmed et près de quarante éléments. Leur arrivée aux monts blancs a coïncidé avec le mois de Ramadhan de l'année 2002. Ce ressortissant yéménite organisait des «conférences» pour les terroristes, leur présentant l'organisation Al Qaïda et les moyens dont disposait cette organisation terroriste. Il leur a proposé l'aide d'Al Qaïda pour «établir un Etat islamique», selon Assam Abou Okba. Le Yéménite Abou Ahmed a, après un séjour de 15 jours, quitté ces monts pour se diriger vers la zone 2, en compagnie de Abou Khaled, alias Abou Issak et de Bilal et d'autres éléments. Lors de leur audition, Salah Abou Yacoub et Assam Abou Okba ont confirmé que ce groupe composé de 16 éléments est tombé dans une embuscade qui leur a été tendue par l'ANP. Le Yéménite, Abou Abdallah et Ali Medjdel y ont été abattus. C'est dans un de ses déplacements que le groupe d'El Para a rencontré 32 touristes occidentaux au sud algérien. C'est là que lui est venue l'idée de les enlever et d'exiger une rançon contre leur libération.