Aqmi vient de perdre une tête et pas des moindres. En effet, l'“émir” Abdelhak Abou Khabab alias Meguia Mohamed, chef de la phalange Tarek ibn Zyad, le bras armé d'Abou Zeïd a été abattu, hier lors d'une opération antiterroriste dans la région d'El-Oued. Pour saisir l'importance de ce terroriste, il faudra certainement revenir au premier groupe du GIA qui avait été créé à Guemmar par d'anciens de l'ex-FIS et les “Afghans Algériens” qui ont perpétré le massacre contre une garnison de soldats de l'ANP à Guemmar le 21 novembre 1991. Jugé par contumace par le tribunal de Ouargla, Abou Khabab a été un des premiers éléments à rejoindre le Grand-Sud algérien et y à créer un groupe actif au point d'être nommé chef de la zone sud en remplacement du dénommé Djouadi. Sa connaissance des réseaux du Sud-Est algérien, allant de Tébessa à Biskra en passant par les monts Oustili à Batna où a été créée la phalange Tarek ibn Zyad, l'avait propulsé chef de la phalange Tarek ibn Zyad, qui est devenue au fil du temps la garde prétorienne de l'ancien “émir” du désert Ammari Saïdi alias Abderezak El-Para. Après l'arrestation de ce dernier au Tibesti, dans le Nord tchadien, et remis à l'Algérie par les services libyens, Abou Khabab a pris du galon en mettant son “savoir-faire” au service d'Abou Zeïd, la bête noire des services occidentaux au Sahel. C'est d'ailleurs à Abdelhamid Abou Zeïd et Abdelhak Abou Khabab qu'était adressé l'appel à l'arrêt des kidnappings signé par le même El-Para depuis sa prison début 2010. Selon les premières informations, Abou Khabab a été aperçu récemment dans la région grâce à la vigilance de citoyens d'El-Oued qui l'avaient reconnu. Par contre, selon d'autres sources, le retour de l'adjoint d'Abou Zeïd dans cette zone était dû à une importante réunion avec des Libyens qui voulaient conclure une transaction sur un lot important d'armes de guerre récupérées par les islamistes dans les entrepôts de Kadhafi. Commanditaire de l'enlèvement des deux Autrichiens en Tunisie en 2008, il était le véritable chef opérationnel d'Aqmi dans le Grand-Sud. Son élimination est une perte énorme pour Abou Zeïd qui se voit amputé de son exécutant le plus fidèle et le plus efficace qui était à la tête d'une phalange qui a kidnappé et exécuté des Européens au Sahel. Mounir B.