Presque dix années sont passées depuis la création, en 2002, par Amari Saifi, alias Abderrezak El Para, alias Abou Haidara, ex-«émir» de la zone 5 du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), de katibet Tarek Ibn Ziyad, phalange qui impose une coopération internationale pour contrecarrer ses activités dans la région du Sahel. La phalange était composée, à son lancement, d'une quarantaine de terroristes, avec l'aide de Khaled Abou El Abbas, ex-«émir» de la zone 9 du GSPC. Près de dix années sont passées depuis la désignation des premiers éléments de la phalange, dans les monts de Oustili, dans les maquis de la wilaya de Batna. Pour la création de la phalange qui devint célèbre dès 2003 avec la prise en otage dans le sud algérien de 32 touristes européens, Abderrezak El Para avait choisi quelques-uns parmi les éléments de la seriat chargée de sa protection, composée de 50 à 80 membres, et dirigée par Abdelhak Abou El Khabab. L'«officier exégète» de cette organisation terroriste était Abou Abdallah Messaoud. C'est Khaled Abou El Abbas qui devait diriger Tarek Ibn Ziyad, tout en restant sous les ordres d'El Para. Le GSPC, créé en 1996, sur les décombres du Groupe islamique armé (GIA), a gagné en médiatisation et en ressources financières depuis la création de katibat Tarek Ibn Ziyad, devenue le fer de lance de l'organisation terroriste, au point où une guéguerre entre «émirs» de la nébuleuse s'était déclarée autour de la mainmise sur la phalange qui engrange le plus d'argent que toutes les autres phalanges de l'organisation terroriste. Le témoignage, à ce propos, de Mossaâb Abou Daoud, ex-«émir» de la zone 9 du GSPC, repenti, illustre cette guerre d'intérêts. Il avait témoigné que l'actuel «émir» national du GSPC, Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, avait désigné Abdelhamid Abou Zeid, après le départ de Hassan Hattab de l'organisation, pour diriger katibat Tarek Ibn Ziyad et évincer, voire éliminer physiquement Khaled Abou El Abbas, si nécessaire, considéré par Abou Mossaâb Abdelouadoud comme proche de Hassan Hattab, au même titre que Abderrezak El Para. C'est ainsi que Abdelhamid Abou Zeid dirige la phalange depuis, multipliant les enlèvements de ressortissants étrangers, imitant Abderrezak El Para qui aurait encaissé 5 millions d'euros en contrepartie de la libération d'une partie des 32 touristes européens. Beaucoup d'argent parvenait au GSPC via katibet Tarek Ibn Ziyad, provenant principalement de versements de rançons, mais aussi de vols de véhicules tout-terrains appartenant à des firmes pétrolières étrangères rencontrées par les terroristes au cours de leurs déplacements dans le Sud, et leur vente pour le financement des déplacements. Les «agents» des «émirs» Les éléments de katibat Tarek Ibn Ziyad tendaient des embuscades aux éléments de l'Armée nationale populaire (ANP) et de la gendarmerie, subtilisant les armes de leurs victimes. C'est le cas du faux barrage dressé par les terroristes entre Biskra et Yaris, assassinant 45 militaires et leur subtilisant 35 fusils mitrailleurs. Les armes ne manquaient pas. La méfiance non plus. C'est ainsi que chaque «émir» disposait d'«agents» parmi les éléments d'autres phalanges. Malgré l'entente existant entre eux, Abderrezak El Para disposait d'agents parmi les éléments de Khaled Abou El Abbas. Ce sont d'ailleurs deux de ces éléments qui l'avaient informé, en 2003, que Khaled Abou El Abbas se trouvait dans les maquis de la wilaya de Batna, en compagnie de Abou Abdallah, un Yéménite, émissaire de Oussama Ben Laden, avant son élimination au cours d'une embuscade tendue par l'ANP. Trop d'argent était en jeu. Une partie de cet argent servait à l'achat d'armes et de munitions auprès de contrebandiers, dans le Sahel, et une autre à remplir les caisses des «émirs». Le GSPC ne désespère pas de posséder des missiles sol/air La phalange créée par Abderrezak El Para avait réussi à acheter, auprès de contrebandiers dans le Sahel, différentes armes, dont des missiles sol/air dont nombre de marque Law, avant la destruction du convoi par l'ANP à In Salah. Depuis, la recherche par la phalange de missiles de ce type ne s'est pas arrêtée. Le conflit armé ayant lieu en Libye offre, malheureusement, une opportunité à l'organisation terroriste de se doter de telles armes d'où l'importance de la conférence devant se tenir à Alger à partir d'aujourd'hui, autour de la situation sécuritaire dans la région.