Le mensuel Afrique Asie a consacré, dans son dernier numéro à paraître samedi, un dossier spécial à l'Algérie, axé particulièrement sur les réformes engagées par le pays dans les secteurs de l'industrie et de l'agriculture. Dans ce dossier intitulé "Algérie : cap sur les fondamentaux", le mensuel ouvre par un éditorial intitulé "Une Algérie plurielle, mais unie face aux menaces extérieures", le directeur de la rédaction Majed Nehmé, observe notamment que "l'Algérie des chantiers continue à avancer à un rythme soutenu, malgré le contexte international marqué par une profonde crise économique et financière, sans doute la plus dure depuis celle du +jeudi noir+ de 1929". Il souligne aussi que depuis qu'il a été nommé, il y a moins d'un an, par le président Abdelaziz Bouteflika au poste de Premier ministre, Abdelmalek Sellal "s'attelle sans relâche à mettre en application la feuille de route présidentielle". "Il sillonne le pays pour apporter les ajustements qu'il a promis de faire, afin de recadrer l'action du gouvernement et celle des entreprises, rassurant au passage l'opinion publique sur l'état de santé du Président après son hospitalisation à Paris et son rétablissement", écrit-il. Le mensuel rappelle alors que le Premier ministre a assuré que la maladie du Président "+ne sera bientôt plus qu'un mauvais souvenir et que malgré les démentis rassurants, certains médias étrangers s'acharnent à diffuser des informations alarmistes sur sa santé+", qui visent, a affirmé M. Sellal, "+l'Algérie dans ses fondements républicains, son développement et sa sécurité+". "Ces manœuvres de déstabilisation interviennent au moment où toute la région sahélo-maghrébine vit des moments cruciaux en raison des effets ravageurs des +printemps arabes+ qui secouent ses voisins immédiats (Tunisie et Libye), et dont l'onde de choc s'est propagée jusqu'au Sahel (Mali et Niger) ", constate le mensuel. Il relève également que tout en prenant les mesures préventives pour faire face à "ces défis venus d'ailleurs", l'Algérie continue à préparer "dans la sérénité le nouveau round électoral présidentiel et législatif, prévu dans moins d'un an, dans un cadre constitutionnel rénové", ajoutant que la démocratie "continue à se frayer un chemin dans un pays qui a su surmonter le traumatisme de dix années de terreur intégriste pour bâtir son avenir dans la réconciliation, le dialogue et la concertation". Au chapitre consacré au secteur de l'Industrie, et dans un long article signé Hamid Zyad, intitulé "Le retour en force de l'industrie", Afrique Asie rappelle les termes du Premier ministre qui a déclaré récemment que "si l'Algérie ne profite pas de la crise économique mondiale pour remettre sur pied son secteur industriel, tous nos efforts de développement seront vains". Réunir tous les moyens pour assurer la relance du secteur industriel Le mensuel rappelle, ainsi, que, fixant le cap et traçant une feuille de route pour la ré-industrialisation dans le contexte de l'après-pétrole, M. Sellal a appelé les responsables des sociétés de gestion et de participation de l'Etat à réunir tous les moyens pour assurer la relance du secteur industriel, qui doit s'appuyer sur les partenariats public-privé et l'appel à l'investissement étranger dans le cadre de la loi dite 51/49. Afrique Asie observe aussi que M. Sellal a appelé le secteur privé national à s'impliquer davantage dans cet effort de restauration de l'industrie, tout comme il a demandé aux gestionnaires de manifester "plus d'ambition et plus d'audace dans la définition de leurs objectifs", notamment dans des filières vitales comme le médicament, l'agroalimentaire ou les matériaux de construction. Abordant le secteur de l'agriculture, et dans un article intitulé "Remise en ordre et développement global", le magazine relève que les importantes réformes structurelles en cours "tendent à assurer la remise à niveau des territoires agricoles et leur intégration dans la dynamique nationale de croissance", observant que les grandes orientations en avaient été fixées par le président Abdelaziz Bouteflika. Le mensuel souligne aussi qu'une enveloppe d'un milliard d'euros a été dégagée sur le budget de l'Etat pour financer le programme de développement du secteur pour la période 2010-2014 et dont la mise en œuvre repose sur trois piliers : constitution de filières intégrées de l'amont vers l'aval industriel, promotion de la ruralité, renforcement de l'encadrement et formation de nouveaux acteurs aux diverses techniques de lutte contre la désertification et de préservation des ressources naturelles dans une perspective de développement durable. Le mensuel revient, enfin, sur le documentaire réalisé par Malik Aït Aoudia et Séverine Labat, diffusé le 23 mai, sur l'assassinat des moines de Tibhirine où il souligne dans un article signé par Philippe Tourel, intitulé "l'éclat de la vérité" que le document "balaie sans ménagement la thèse infâme d'une implication de l'armée algérienne, directement ou à la suite d'une+bavure+ou d'une+machination+, dans leur assassinat", le 21mai 1996, deux mois après leur enlèvement du monastère de Notre-Dame de l'Atlas. Et de poursuivre que les co-auteurs de ce documentaire "ont joint leurs efforts pour rétablir des faits avérés, mais mis en doute pendant plus de quinze ans en France par un petit groupe d'intellectuels autoproclamés, de politiciens et de journalistes". "S'appuyant sur des sources anonymes ou suspectes, ils s'étaient acharnés à trouver les +preuves+ d'une implication directe ou indirecte de l'armée algérienne dans cette tragédie sans nom, sans craindre aucunement d'échafauder les scénarios les plus rocambolesques", rappelle le mensuel qui souligne que l'assassinat des moines avait été pourtant revendiqué par le GIA, dans un communiqué "sans aucune ambiguïté portant le n° 44, authentifié par les experts de l'antiterrorisme et où il proclamait : +Nous avons tranché la tête de tous les moines+, après le rejet par Paris de l'offre de +dialogue+ du GIA qui cherchait la reconnaissance de la France".