Cinq enfants de moins de 10 ans ont été kidnappés et assassinés depuis le mois de décembre 2012. Un état de fait qui est allé même jusqu'à remettre en cause le moratoire sur la peine de mort. Le secteur de la justice se dit «déterminé» à appliquer les peines maximales prévues par le code pénal contre les auteurs d'atteintes morales et physiques contre les enfants, a affirmé lundi à Alger Mme Mebarka Sakhri, magistrate et directrice d'études au ministère de la Justice. Lors d'une journée d'étude sur la protection juridique et judiciaire des enfants victimes de crimes, Mme Sakhri a indiqué que le ministre a donné instruction à l'effet de l'application «rigoureuse» de la loi à l'encontre des agresseurs d'enfants. «Les statistiques disponibles sur les crimes contre les enfants, coups et blessures et agressions sexuelles, ne reflètent pas la réalité de ces crimes», a souligné Mme Sakhri qui a ajouté «qu'un nombre important d'enfants souffre en silence et leurs cas ne parviennent pas à la justice». «La vulnérabilité physique et morale des enfants fait de ces derniers une proie facile pour les criminels que la justice doit punir avec rigueur, conformément à la loi», a indiqué la magistrate. Donner la parole à l'enfant est un «élément essentiel pour pousser les acteurs à trouver le traitement nécessaire aux crimes ciblant les enfants à travers la sensibilisation sur les dangers qui les guettent», a-t-elle soutenu par ailleurs. De son côté, Slimane Medhar, professeur de sociologie à l'université d'Alger, a affirmé que la protection des enfants des différentes menaces «relève de la responsabilité de toute la société», notamment la famille. A cette occasion, le conférencier a appelé à «l'approfondissement des études scientifiques pour cerner tous les problèmes auxquels fait face l'enfant». Dans un autre contexte, Yakout Akroune, de l'Ecole supérieure de magistrature, a rappelé que la législation nationale accorde un «intérêt particulier» à la protection des enfants à travers les lois nationales ou les chartes internationales auxquelles a adhéré l'Algérie. Elle a appelé les participants à cette journée d'étude, qui a regroupé différentes catégories de la société civile et des organismes en relation avec l'enfant, à «introduire de nouvelles peines par des textes explicites contre les personnes qui n'alertent pas sur les dangers auxquels sont exposés les enfants».