Combat - Le secteur de la justice est «déterminé» à appliquer les peines maximales prévues par le code pénal contre les auteurs d'atteintes morales et physiques contre les enfants. Une détermination que nombre de familles espèrent voir aboutir et qu'a tenu à affirmer hier lundi à Alger Mme Mebarka Sakhri, magistrate et directrice d'études au ministère de la Justice. Lors d'une journée d'étude sur la protection juridique et judiciaire des enfants victimes de crimes, Mme Sakhri a indiqué que le ministre en personne a donné instruction à l'effet de l'application «rigoureuse» de la loi à l'encontre des agresseurs d'enfants. «Les statistiques disponibles sur les crimes contre les enfants (coups et blessures et agressions sexuelles) ne reflètent pas la réalité de ces crimes», a souligné Mme Sakhri qui a ajouté «qu'un nombre important d'enfants souffrent en silence et leurs cas ne parviennent pas à la justice». Un constat largement partagé par nombre d'acteurs de la société civile et notamment par les familles qui n'ont eu de cesse de mettre en lumière cette catégorie d'enfants oubliés des statistiques officielles. «La vulnérabilité physique et morale des enfants fait d'eux une proie facile pour les criminels que la justice doit punir avec rigueur conformément à la loi», a indiqué la magistrate. Donner la parole à l'enfant est un «élément essentiel pour pousser les acteurs à trouver le traitement nécessaire aux crimes ciblant les enfants à travers la sensibilisation aux dangers qui les guettent», a-t-elle soutenu. De son côté, M. Slimane Medhar, professeur de sociologie à l'université d'Alger a affirmé que la protection des enfants des différentes menaces «est de la responsabilité de toute la société», notamment la famille. A cette occasion, le conférencier a appelé à «l'approfondissement des études scientifiques pour cerner tous les problèmes auxquels fait face l'enfant». Dans un autre contexte, Yakout Akroune, de l'Ecole supérieure de magistrature, a rappelé que la législation nationale accorde un «intérêt particulier» à la protection des enfants à travers les lois nationales ou les chartes internationales auxquelles a adhéré l'Algérie. Elle a appelé les participants à cette journée d'étude, qui a regroupé différentes catégories de la société civile et des organismes en relation avec l'enfant, à «introduire de nouvelles peines par des textes explicites contre les personnes qui n'alertent pas sur les dangers auxquels sont exposés les enfants».