Qualifié, dès l'annonce officielle jeudi de sa candidature, de représentant islamiste dans la course à la magistrature suprême, Mohamed Saïd s'en défend. Dans l'entretien qui suit, il se réclame du courant nationaliste dans lequel toutes les couches sociales peuvent se reconnaître. Tout en se disant optimiste quant à la collecte des 75 000 signatures nécessaires, il n'hésitera pas à incriminer l'administration locale qui, selon lui, continue de représenter un obstacle de taille. Peut-on connaître les raisons ayant motivé votre choix de vous porter candidat à la magistrature suprême ? Deux éléments majeurs ont déterminé mon choix, d'abord l'état actuel de stagnation politique et de démission sociale qu'on constate à tous les niveaux, ensuite, les nombreuses attentes populaires, notamment celles des jeunes qui se précisent de plus en plus en faveur d'un changement. J'espère ainsi pouvoir répondre à toutes ces attentes. L'Algérie a besoin d'un renouveau politique et économique dans la transparence la plus totale. J'agis surtout en direction des jeunes, lesquels m'ont témoigné leur soutien indéfectible. Ma dernière conférence à la salle Mougar en est l'illustration la plus parfaite. Ceci dit, une page doit être tournée en Algérie en faveur d'un vrai changement cette fois-ci. J'espère pouvoir l'incarner. Votre candidature a été assimilée à la représentation du courant islamiste. Un commentaire ? Mon programme est clair. Il embrasse toutes les couches sociales. Maintenant qu'on veuille me classer dans une mouvance quelconque, je dirai que c'est injuste. Au risque de me répéter, je représente toutes les couches sociales. Je suis un démocrate, un nationaliste qui aime son pays et qui défend toutes ses composantes sans exclusion. Je suis moderniste par-dessus tout, ouvert au dialogue et à toutes les cultures. Certains n'ont d'ailleurs pas hésité à considérer que la création de votre parti, le PJD, comme prolongement idéologique de Wafa, votre ancienne formation… Il faut que ces gens sortent des sentiers battus. Comme je vous l'ai dit, mon programme ambitieux et réaliste, maintenant connu de tous, parle pour moi. Je l'ai fait paraître dans la presse nationale sous l'aspect de placards publicitaires, à cet effet. Il appartient aujourd'hui aux citoyens auxquels je fais entièrement confiance de se faire leurs propres idées. Tirons les choses au clair une bonne fois pour toutes : je me réclame du courant nationaliste où toutes les tendances peuvent se reconnaître. Le président vient de convoquer le corps électoral. Où en êtes-vous justement avec la collecte des signatures ? Je suis très optimiste. Je peux d'ores et déjà vous affirmer que j'en suis à mi-chemin en termes de collecte. C'est déjà une indication en soi, je ne peux pas vous en dire davantage. Il nous reste encore quinze jours, c'est amplement suffisant pour réunir les signatures nécessaires. Vous insinuez donc qu'il n'y a plus d'obstacles ? Ecoutez, on est habitués à ce genre de pratique émanant généralement des administrations locales. Les APC, à titre d'exemple, exigent la présence physique des citoyens. Une vieille femme, entre autres, ne peut pas se déplacer. Voyons ! Un peu de respect quand même ! Il faut en finir avec ce genre d'agissements bureaucratiques qui nuisent grandement à la démocratie. Tous les candidats s'en plaignent d'ailleurs. C'est dire. Pour notre part, nous essayons d'y remédier. Comment entrevoyez-vous la prochaine campagne électorale ? Pour l'instant on n'en est pas là. Il faut d'abord assurer le passage à l'examen auprès du Conseil constitutionnel, puis on verra. Comme je vous l'ai dit, je demeure optimiste.