De nature optimiste, Mohamed Saïd croit en ses chances d'être sur la dernière ligne droite de la course à la magistrature suprême. Il n'a pas attendu le verdict du Conseil constitutionnel pour plancher sur une campagne «saine est responsable». Le directoire de campagne installé dès l'annonce de sa candidature s'y attelle d'ailleurs. Il préfère toutefois attendre «par respect» la décision du Conseil constitutionnel pour annoncer son planning. Il s'est enfin réjoui dans l'entretien qui suit de la libération du diplomate algérien Mohamed Ziane Hasseni. A quelques jours du verdict du Conseil constitutionnel, que pense Mohamed Saïd de ses chances de figurer sur la liste des candidats officiels à la magistrature suprême ? Comme j'ai réuni toutes les conditions requises par la loi, je demeure calme et serein. Mon dossier, à mon sens, ne souffre d'aucune ambiguïté. En tout cas, l'optimisme est de rigueur à notre niveau. Il reste qu'il appartient maintenant au Conseil constitutionnel de trancher. Donc vous pensez d'ores et déjà à la campagne électorale ? Un programme dans ce sens a-t-il déjà été établi ? Oui, bien sûr. Nous sommes en train de nous préparer sereinement pour cette nouvelle phase. Nous avons, comme vous le savez, installé un directoire de campagne dès le début de la collecte de signatures. C'est d'ailleurs ce même directoire qui a chapeauté la campagne de collecte dont vous connaissez les résultats. Actuellement, nous nous attelons donc à peaufiner un planning pour mener une campagne dans les meilleures conditions. Une campagne saine et responsable. Nous y travaillons sereinement. Peut-on connaître les principales escales que contient ce planning ? Ecoutez, par respect au Conseil constitutionnel qui ne s'est pas encore prononcé sur les candidatures officielles, je préfère taire ce volet. Cependant, comme j'ai eu souvent à le faire, notamment pour mon programme électoral, le programme de ma campagne sera donc connu via la presse. Justement, votre programme électoral repose sur le facteur jeunesse. Concrètement, que proposez-vous à cette frange dont vous estimez à juste titre qu'elle peut représenter le changement que vous préconisez ? Dans ma déclaration de candidature du 5 février justement, dans laquelle j'ai évoqué les grandes lignes de mon programme, ambitieux et réaliste toutefois, j'ai effectivement insisté, entre autres, sur l'implication de la jeunesse dans les tâches d'édification nationale. Il faut reconnaître que la jeunesse présente des revendications légitimes dont la satisfaction passe par la participation au pouvoir décisionnel. Des mesures urgentes doivent à cet effet être prises, qui passent avant tout par le maintien du dialogue avec les différentes catégories de jeunes. L'emploi, le logement et la formation doivent leur être garantis. Ceci sans oublier d'évoquer des mesures incitatives (financières et fiscales) en matière d'investissement par exemple à l'endroit de ces jeunes auxquels on doit faire confiance et redonner espoir. C'est à ces défis, nombreux d'ailleurs, que je m'attellerai en tant qu'un des axes principaux de mon programme. Revenons maintenant à l'actualité, quelle lecture faites-vous, en tant qu'ancien diplomate, du dénouement de l'affaire Hasseni ? Comme première réaction, je dirai tant mieux qu'il soit libéré. Je m'en réjouis. C'est dommage toutefois qu'il ne soit libéré qu'au bout de six mois de contrôle judiciaire. Si le ministère des Affaires étrangères avait été un peu plus actif, car il s'agissait d'un diplomate algérien, Hasseni aurait retrouvé les siens beaucoup plus tôt.