La présidence française a annoncé lundi un renforcement du contrôle gouvernemental et parlementaire des services de renseignement, encore embryonnaire, alors que le débat fait rage comme aux Etats-Unis ou en Grande-Bretagne sur les lacunes ou les excès des "services". Selon le communiqué de l'Elysée, une "inspection des services de renseignement" verra prochainement le jour, même si la présidence n'en a précisé ni les modalités de fonctionnement, ni la composition, ni même les prérogatives. Pour Jean-Jacques Urvoas, président socialiste de la commission des Lois de l'Assemblée nationale, il s'agit d'une "décision très utile", le gouvernement n'ayant jusqu'à présent d'autre solution que de "s'en remettre à la loyauté de ses fonctionnaires" alors que "l'histoire des services a montré dans le passé qu'elle pouvait être lacunaire". L'Elysée a indiqué en outre que "le contrôle parlementaire des services de renseignement sera renforcé à travers l'élargissement des prérogatives de la délégation parlementaire au renseignement", sans davantage de détails non plus. Ces ouvertures interviennent alors que l'efficacité de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) a été mise en cause dans l'affaire du djihadiste français Mohamed Merah, qui a tué sept personnes en mars 2012 dans le sud-ouest de la France et n'avait pas été surveillé de près en dépit de voyages au Pakistan. La communauté française du renseignement compte près de 11.000 collaborateurs. Les principaux services sont, outre la DCRI, la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), la Direction du renseignement militaire (DRM) et la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD).