Les représentants des 1161 travailleurs de Hassi R'mel, en grève de la faim depuis 15 jours, n'ont finalement pas rencontré les responsables des trois sociétés prestataires comme nous l'indiquait un des représentant. «Les appels à cette rencontre sont des rumeurs. Nous n'avons pas reçu de convocation officielles», nous disait hier au téléphone Fouad Djida, représentant des travailleurs, affirmant que les employés sont ouverts au dialogue malgré les «pressions» et demeurent aussi mobilisés jusqu'à satisfaction de leurs revendications. La grève de la faim continue donc affirme Fouad Djida qui révèle que puisque la plateforme de revendications des travailleurs bute sur l'intransigeance des responsables des 3 sociétés de Catering que sont Cieptal, Saha et Hayat, à propos de la revendication concernant l'augmentation de 80% du salaire de base, que cette dernière «est gelée». Pour notre interlocuteur qui montre ainsi la disponibilité des fonctionnaires au dialogue, ce «changement n'est pas un abandon de nos revendications, c'est surtout pour amener les sociétés, qui ne montrent pour l'heure aucune disponibilité, à la table du dialogue». Djida dira dans ce sillage que les négociations attendues par les représentants des travailleurs porteront sur les primes de rendement individuel et collectif (PRI et PRC), celles du transport, ou encore de la femme au foyer. «Il est difficile de négocier, ils se cachent toujours derrière ces 80% qu'ils disent ne pas pouvoir honorer si Sonatrach (le client des trois prestataires de service) ne consent pas à mettre la main à la poche», explique notre interlocuteur qui accuse les sociétés de fuite en avant. D'ailleurs, explique-t-il, bien que la justice a donné raison aux travailleurs en «légalisant leur grève», les sociétés de Catering continuent de faire pression sur leurs délégués notamment. «Ils veulent même nous traduire devant le conseil de discipline. Nous avons refusé sur conseil de nos avocats de nous présenter», a expliqué Fouad Djida, révélant encore que les grévistes n'ont pas encore perçu leur salaire du mois de mai contrairement aux travailleurs qui étaient en congé de récupération. «Une autre façon de faire pression sur nous mais nous n'abdiquerons pas», martèle notre interlocuteur. Il ajoute que le fait d'avoir ramené d'autres employés d'In Amenas notamment «triés sur le volet», après le refus de ceux dépêchés de Hassi Messaoud, est «illégal». «Ils nous accusent de n'avoir pas assuré le service minimum alors que dans l'hôtellerie ce n'est pas exigé», affirme Djida, avant de révéler dans la foulée que 15 fonctionnaires de Sonatrach ont été victimes d'intoxications alimentaires. C'est en raison de la mauvaise qualité de la nourriture préparée par les nouveaux employés qui n'ont rien à voir avec la restauration», soutient-il. Il indique que certains fonctionnaires ont refusé de prendre cette nourriture. «Ils ont étouffé l'affaire», accuse-t-il. Par ailleurs, notre interlocuteur appelle le «client», c'est-à-dire Sonatrach, à intervenir ainsi que la centrale syndicale pour défendre les droits des travailleurs. «C'est pourtant pour assurer la bonne production de Sonatrach que nous travaillons, en fournissant les meilleures prestations à ses travailleurs», dit-il, avant de regretter que ni les sociétés de prestation de service ni Sonatrach ne donnent de signes positifs pour le dénouement du problème.