L'Internet n'a pas que des avantages sur les enfants, d'éventuels dangers guettent cette catégorie de la population, notamment par les sites licencieux, si les adultes ne s'arment pas de davantage de vigilance, de l'avis de spécialistes en technologie de l'information et de la communication et des professionnels de la santé. Les spécialistes mettent en garde contre les répercussions néfastes des "contenus nuisibles" du net, sur la société en général, mais surtout sur l'enfant, en l'absence de filtres, l'enfant étant le maillon le plus fragile, le plus ingénu et le plus pur de la société. Le consultant en technologie de l'information, Younes Grar, explique que l'Internet représente pour l'enfant comme pour l'adulte, à la fois des avantages et des inconvénients et il est impératif de l'utiliser à "bon escient". Certaines données Internet peuvent avoir des retombées "néfastes" sur le développement psychologique et éducatif de l'enfant, a-t-il averti, citant en exemple, l'influence des sites "immoraux" sur l'équilibre émotionnel et relationnel de l'enfant. Il a aussi évoqué l'apparition de sites électroniques destinés aux enfants, en apparence ludique, et qui sont, en réalité des sites de détournement et de kidnapping d'enfants. Pour limiter les risques liés à l'Internet, le consultant en TIC propose des solutions techniques en direction des fournisseurs de contenus informatiques licencieux, les incitant à mentionner sur leurs sites électroniques la notification "adulte". Pour plus de vigilance, le spécialiste recommande des solutions plus "radicales", consistant en l'installation de logiciels au niveau des navigateurs, pour bloquer l'accès aux sites "corrupteurs" et "immoraux". Des moyens de filtrage "plus sophistiqués" peuvent aussi être envisagés comme le blocage, par exemple, de l'accès à des données "néfastes" pour l'enfant, à la source, autrement dit, à partir des fournisseurs "Internet". Dans le même ordre d'idées, M. Grar a rappelé le lancement d'un projet de protection des enfants des dangers du net, par le ministère de la poste et des technologies de l'information, en collaboration avec le ministère de l'éducation et en partenariat avec Algérie poste et des Associations de protection de l'enfant. Ce projet consiste en la mise en place d'une charte pour la protection de l'enfant des expositions "violentes" au net et où chaque administration se chargera du volet qui lui est assigné. Le chef de service pédiatrie de l'hôpital Lamine Debaghine, le Pr Abdennour Laraba, prévient pour sa part, contre l'effet anti-pédagogique des interdictions sur l'éducation de l'enfant et a prôné le recours à la communication entre les parents et leurs enfants. Certains sites "véhiculent une image des relations hommes-femmes erronées et se répercutent sur le développement affectif et émotionnel de l'enfant", a-t-il mis en garde. Les parents et les éducateurs doivent aborder avec les enfants et les adolescents les sujets liés à la sexualité, à la pédophilie et au kidnapping et leur expliquer les conduites et comportements à tenir en cas de tentative de détournement moral ou physique, selon le professeur. Pour sa part, la psychologue clinicienne, Nafissa Benbouzid, a souligné que la connexion Internet pouvait devenir addictive chez l'enfant qui ne pourra plus se consacrer à ses études. Pour palier aux désagréments du net, cette clinicienne a suggéré de limiter les temps de connexion pour les enfants et de les surveiller durant l'utilisation de l'ordinateur.