Les cybercafés ont remplacé, presque au pied levé, les anciennes salles de jeux (baby foot, billard, jeux électroniques). Ils font partie, désormais, du paysage urbain. 20 % des Algériens utilisent Internet pour la recherche, le reste s'adonnant au chat, pour reprendre les mots de M. Grar, provider. Les cybercafés ont remplacé, presque au pied levé, les anciennes salles de jeux (baby foot, billard, jeux électroniques). Ils font partie, désormais, du paysage urbain. 20 % des Algériens utilisent Internet pour la recherche, le reste s'adonnant au chat, pour reprendre les mots de M. Grar, provider. Un tour dans un cybercafé, à Alger, voire dans une ville moyenne du pays, nous met en contact avec ces dizaines de jeunes « branchés ». Il y règne toujours une atmosphère bon enfant. Rires intermittents. Etouffés. Echange de mots d'esprit, de discussions codées, qui font que l'adulte qui est là pour travailler se sent sur la touche. Les cybercafés ont remplacé presque au pied levé les anciennes salles de jeux (baby foot, billard, jeux électroniques). Ils font partie, désormais, du paysage urbain, avant de toucher les 1.541 communes d'Algérie, à en croire les promesses de Boudjema Haichour, ministre des Nouvelles technologies de la communication, qui compte bien étendre la connexion ADSL à l'ensemble du territoire de la République. Revenons aux jeunes qui fréquentent les cybercafés : La présence d'une personne âgée, dont ils devinent qu'elle est là pour chercher une documentation, les perturbe toujours. Ils sont aux aguets. Le gérant des lieux, qui les connaît bien, - et qui est généralement du même âge - est quelque part complice des messages échangés d'un pupitre à l'autre, en toute discrétion. Mais pour lui, il faut que le commerce marche, c'est l'essentiel car il s'agit de rentabiliser un investissement qui est, ne l'oublions pas, son gagne-pain. En toute bonne franquette, il sait que si les jeunes sont là, c'est pour jouer, chatter, et que les études ne sont pas leurs soucis premiers. Néanmoins, il sait également que beaucoup de personnes sont ici pour chercher une documentation, envoyer des messages, en recevoir, surfer sur des sites dans lesquels ils peuvent trouver des éléments d'information ou d ‘études, dans le cadre de leur profession ou pour faire un travail de recherche. Double vocation C'est que les cybers, grâce à Internet, remplacent très souvent une bibliothèque ou les boites de jeux. Une double fonction. Une double vocation. Globalement, pour l'heure, il est permis de dire que seulement 20 % des Algériens utilisent Internet pour la recherche, le reste s'adonnant au chat, pour reprendre les mots de M. Grar, provider. Selon ses chiffres, il y a quelque 700 cybercafés en Algérie, pour une population de 25 millions de jeunes de moins de 35 ans. Malheureusement, les objectifs tracés par les autorités en 1999, à savoir celui de permettre l'émergence environ 5.000 ISP (Internet service provider) sont loin d'être atteints. La réalité est là : la plupart de ces entreprises de distribution de service Internet n'ont pas pu tenir le coup, et la grande majorité a mis la clef sous le paillasson. Les recherches actuelles entreprises par les grandes firmes du monde tendent à établir des liens et des passerelles entre la télé, Internet, la vidéo, le micro-ordinateur, et tout cela, sans fil. On n'en est pas encore là en Algérie, mais on voit bien que les cybers répondent à plusieurs besoins. Dans un pays où le manque de bibliothèques et de salles de documentation est criant, les cybers apportent une réponse aux chercheurs et aux étudiants, autant qu'à certaines professions. Mais en réalité, ce n'est qu'un palliatif. Pour deux raisons au moins : la cherté des prestations et l'atmosphère peu studieuse qui y règne. En moyenne, 80 dinars par heure. Et comme il faut plusieurs heures pour faire une recherche sérieuse et efficace, on voit que cela creuse un trou dans le budget familial. D'autant plus que la faiblesse du débit ralentit le rythme de la navigation. Le prix de la connexion Il a un autre problème : c'est celui du brouhaha qui y règne. L'ambiance n'est pas vraiment à la recherche. Les seules personnes qui peuvent faire des recherches en toute tranquillité sont celles qui ont, soit une connexion à domicile, soit dans leur lieu de travail, au bureau, quand c'est possible. En l'état actuel des choses, c'est rarement le cas. Dans les lieux de travail, à part pour quelques responsables et agents privilégiés, il n'est pas donné à tout employé d'avoir accès à un micro et à une connexion de façon plus ou moins permanente. Quant au domicile, et quoiqu'on en dise, il faut encore beaucoup de piston mais surtout de moyens pour obtenir une connexion. L'investissement est encore assez élevé pour les salaires moyens. Beaucoup de personnes ne possèdent pas une ligne fixe. Le WLL qui a été adopté pour combler le retard n'est pas encore vraiment opérationnel côté Internet. On annonce l'arrivée imminente du Wi-Max, mais c'est encore aléatoire. Globalement on peut dire que l'accès à Internet en Algérie se démocratise de plus en plus mais les prix des offres Internet résidentiel restent élevés. Malgré la diversité des offres et des technologies proposées, - entre ADSL, ADSL2, Wifi, WLL, Wimax - l'usager algérien reste frustré, ne sachant pas à quel saint se vouer, ni pour quel service Internet opter tant les sigles et les offres sont nombreux jusqu'à la confusion, jugeant les prix de la connexion plutôt "élevés" par rapport au débit proposé. Les seuls qui semblent trouver leur compte, comme on l'a dit, ce sont ces masses de jeunes, certainement issus de familles aisées, qui peuvent passer des heures dans un cybercafé, à chatter, jouer en ligne, télédécharger toute sorte de programme ludique (films, musique, vidéoclip…). Très souvent, le micro du cybercafé n'est qu'une sorte de console de jeu pour ces jeunes. Une play station. Pas plus. Mais ce ne serait qu'à ce niveau, que ces cybercafés ont une utilité sociale, puisqu'ils permettent à des catégories de jeunes de trouver un loisir à leurs heures creuses et d'avoir de quoi s'occuper. Ce qui peut frapper également les esprits, c'est la dextérité de ces jeunes : tout de suite, et d'un premier coup d'œil, ils parviennent à maîtriser les différentes fonctions d'Internet. On dirait qu'ils sont nés avec. Alors qu'une personne plus âgée, qui a plus de connaissances théoriques et une culture générale plus vaste, aura de la peine à trouver ce qu'elle cherche sur le Net ; eux y parviennent sans trop de difficulté. Des projets et des retards Que devient le projet ambitieux de la mégapole de Sidi Abdellah, dont le site se trouve près de Zeralda, dans la périphérie ouest d'Alger ? Tout comme la Fatia (projet- de voiture algérienne mort-né), la mégapole de Sidi Abdellah n'est pas sortie de ses nimbes, ni des cartons de ses concepteurs. Encore un projet mort-né ? Un simple vœu pieux ? Pendant longtemps, la Fatia a nourri les fantasmes, surtout à l'époque où l'acquisition d'un véhicule neuf était un apanage réservé à quelques uns seulement. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en Algérie, on a pris du retard dans ce domaine, et qu'on n'a pas réussi à mettre en place les instruments et les institutions de développement des programmes et des contenus. Pour reprendre les termes de M. José Bonyeme, consultant canadien et conseiller du ministre québécois des Ressources naturelles, faire de la prospective, c'est dessiner, pour ceux qui ont à prendre des décisions, des images réalistes de quelques uns des futurs possibles que l'avenir réserve (conférence donnée à Tizi Ouzou). Or ce que l'on peut constater, c'est cette pauvreté de la confection des programmes et des contenus en Algérie. Ce qui fait qu'Internet se caractérise par une absence de contenu et de service à valeur ajoutée. Remarque : le souhait de développer les programmes algériens ne veut pas dire qu'il faille s'enfermer sur soi. On ne peut pas faire d'Internet une chasse gardée. Bien au contraire, Internet est un formidable outil de communication, de recherche, de partage des connaissances, de dialogue, d'inter activité, à l'échelle de la planète. Le projet Ousratic ? Ce n'est sans doute pas un bide. Mais ce n'est pas un succès non plus. Un micro ordinateur pour chaque famille algérienne, ce n'est pas pour demain. En tout cas, le raz-de-marée tant souhaité n'a pas eu lieu. Quel est l'état du marché actuellement en Algérie ? Les principaux fournisseurs Internet les plus connus sont l'Etablissement d'enseignement professionnel à distance (EEPAD) et les trois opérateurs de téléphonie, Algérie Télécom, Orascom Télécom et Wataniya Télécom, lesquels offrent plusieurs formules. Si Algérie Télécom a mis sur le marché différents services de connexion Internet, notamment Fawri, Easy, Anis, Tella et Athir, pour sa part l'EEPAD propose principalement l'Assila ADSL et l'Assila Box. La bonne nouvelle, c'est qu'Algérie Télécom a annoncé qu'elle baisserait les prix de ses offres Internet en 2008. C'était avant les changements qui ont eu lieu à la tête de cette entreprise et de ses principales filiales et services. Car le ministre des Ntic, Boudjema Haichour, a exprimé publiquement son insatisfaction par rapport au rythme de développement d'Algérie Télécom, allant jusqu'à évincer le principal responsable de cette entreprise, ainsi que celui de Mobilis. Faut-il s'attendre, dans cette optique, à ce que l'opérateur public connaisse une mue au cours de l'année 2008 ? Seul l'avenir nous le dira. Un tour dans un cybercafé, à Alger, voire dans une ville moyenne du pays, nous met en contact avec ces dizaines de jeunes « branchés ». Il y règne toujours une atmosphère bon enfant. Rires intermittents. Etouffés. Echange de mots d'esprit, de discussions codées, qui font que l'adulte qui est là pour travailler se sent sur la touche. Les cybercafés ont remplacé presque au pied levé les anciennes salles de jeux (baby foot, billard, jeux électroniques). Ils font partie, désormais, du paysage urbain, avant de toucher les 1.541 communes d'Algérie, à en croire les promesses de Boudjema Haichour, ministre des Nouvelles technologies de la communication, qui compte bien étendre la connexion ADSL à l'ensemble du territoire de la République. Revenons aux jeunes qui fréquentent les cybercafés : La présence d'une personne âgée, dont ils devinent qu'elle est là pour chercher une documentation, les perturbe toujours. Ils sont aux aguets. Le gérant des lieux, qui les connaît bien, - et qui est généralement du même âge - est quelque part complice des messages échangés d'un pupitre à l'autre, en toute discrétion. Mais pour lui, il faut que le commerce marche, c'est l'essentiel car il s'agit de rentabiliser un investissement qui est, ne l'oublions pas, son gagne-pain. En toute bonne franquette, il sait que si les jeunes sont là, c'est pour jouer, chatter, et que les études ne sont pas leurs soucis premiers. Néanmoins, il sait également que beaucoup de personnes sont ici pour chercher une documentation, envoyer des messages, en recevoir, surfer sur des sites dans lesquels ils peuvent trouver des éléments d'information ou d ‘études, dans le cadre de leur profession ou pour faire un travail de recherche. Double vocation C'est que les cybers, grâce à Internet, remplacent très souvent une bibliothèque ou les boites de jeux. Une double fonction. Une double vocation. Globalement, pour l'heure, il est permis de dire que seulement 20 % des Algériens utilisent Internet pour la recherche, le reste s'adonnant au chat, pour reprendre les mots de M. Grar, provider. Selon ses chiffres, il y a quelque 700 cybercafés en Algérie, pour une population de 25 millions de jeunes de moins de 35 ans. Malheureusement, les objectifs tracés par les autorités en 1999, à savoir celui de permettre l'émergence environ 5.000 ISP (Internet service provider) sont loin d'être atteints. La réalité est là : la plupart de ces entreprises de distribution de service Internet n'ont pas pu tenir le coup, et la grande majorité a mis la clef sous le paillasson. Les recherches actuelles entreprises par les grandes firmes du monde tendent à établir des liens et des passerelles entre la télé, Internet, la vidéo, le micro-ordinateur, et tout cela, sans fil. On n'en est pas encore là en Algérie, mais on voit bien que les cybers répondent à plusieurs besoins. Dans un pays où le manque de bibliothèques et de salles de documentation est criant, les cybers apportent une réponse aux chercheurs et aux étudiants, autant qu'à certaines professions. Mais en réalité, ce n'est qu'un palliatif. Pour deux raisons au moins : la cherté des prestations et l'atmosphère peu studieuse qui y règne. En moyenne, 80 dinars par heure. Et comme il faut plusieurs heures pour faire une recherche sérieuse et efficace, on voit que cela creuse un trou dans le budget familial. D'autant plus que la faiblesse du débit ralentit le rythme de la navigation. Le prix de la connexion Il a un autre problème : c'est celui du brouhaha qui y règne. L'ambiance n'est pas vraiment à la recherche. Les seules personnes qui peuvent faire des recherches en toute tranquillité sont celles qui ont, soit une connexion à domicile, soit dans leur lieu de travail, au bureau, quand c'est possible. En l'état actuel des choses, c'est rarement le cas. Dans les lieux de travail, à part pour quelques responsables et agents privilégiés, il n'est pas donné à tout employé d'avoir accès à un micro et à une connexion de façon plus ou moins permanente. Quant au domicile, et quoiqu'on en dise, il faut encore beaucoup de piston mais surtout de moyens pour obtenir une connexion. L'investissement est encore assez élevé pour les salaires moyens. Beaucoup de personnes ne possèdent pas une ligne fixe. Le WLL qui a été adopté pour combler le retard n'est pas encore vraiment opérationnel côté Internet. On annonce l'arrivée imminente du Wi-Max, mais c'est encore aléatoire. Globalement on peut dire que l'accès à Internet en Algérie se démocratise de plus en plus mais les prix des offres Internet résidentiel restent élevés. Malgré la diversité des offres et des technologies proposées, - entre ADSL, ADSL2, Wifi, WLL, Wimax - l'usager algérien reste frustré, ne sachant pas à quel saint se vouer, ni pour quel service Internet opter tant les sigles et les offres sont nombreux jusqu'à la confusion, jugeant les prix de la connexion plutôt "élevés" par rapport au débit proposé. Les seuls qui semblent trouver leur compte, comme on l'a dit, ce sont ces masses de jeunes, certainement issus de familles aisées, qui peuvent passer des heures dans un cybercafé, à chatter, jouer en ligne, télédécharger toute sorte de programme ludique (films, musique, vidéoclip…). Très souvent, le micro du cybercafé n'est qu'une sorte de console de jeu pour ces jeunes. Une play station. Pas plus. Mais ce ne serait qu'à ce niveau, que ces cybercafés ont une utilité sociale, puisqu'ils permettent à des catégories de jeunes de trouver un loisir à leurs heures creuses et d'avoir de quoi s'occuper. Ce qui peut frapper également les esprits, c'est la dextérité de ces jeunes : tout de suite, et d'un premier coup d'œil, ils parviennent à maîtriser les différentes fonctions d'Internet. On dirait qu'ils sont nés avec. Alors qu'une personne plus âgée, qui a plus de connaissances théoriques et une culture générale plus vaste, aura de la peine à trouver ce qu'elle cherche sur le Net ; eux y parviennent sans trop de difficulté. Des projets et des retards Que devient le projet ambitieux de la mégapole de Sidi Abdellah, dont le site se trouve près de Zeralda, dans la périphérie ouest d'Alger ? Tout comme la Fatia (projet- de voiture algérienne mort-né), la mégapole de Sidi Abdellah n'est pas sortie de ses nimbes, ni des cartons de ses concepteurs. Encore un projet mort-né ? Un simple vœu pieux ? Pendant longtemps, la Fatia a nourri les fantasmes, surtout à l'époque où l'acquisition d'un véhicule neuf était un apanage réservé à quelques uns seulement. Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'en Algérie, on a pris du retard dans ce domaine, et qu'on n'a pas réussi à mettre en place les instruments et les institutions de développement des programmes et des contenus. Pour reprendre les termes de M. José Bonyeme, consultant canadien et conseiller du ministre québécois des Ressources naturelles, faire de la prospective, c'est dessiner, pour ceux qui ont à prendre des décisions, des images réalistes de quelques uns des futurs possibles que l'avenir réserve (conférence donnée à Tizi Ouzou). Or ce que l'on peut constater, c'est cette pauvreté de la confection des programmes et des contenus en Algérie. Ce qui fait qu'Internet se caractérise par une absence de contenu et de service à valeur ajoutée. Remarque : le souhait de développer les programmes algériens ne veut pas dire qu'il faille s'enfermer sur soi. On ne peut pas faire d'Internet une chasse gardée. Bien au contraire, Internet est un formidable outil de communication, de recherche, de partage des connaissances, de dialogue, d'inter activité, à l'échelle de la planète. Le projet Ousratic ? Ce n'est sans doute pas un bide. Mais ce n'est pas un succès non plus. Un micro ordinateur pour chaque famille algérienne, ce n'est pas pour demain. En tout cas, le raz-de-marée tant souhaité n'a pas eu lieu. Quel est l'état du marché actuellement en Algérie ? Les principaux fournisseurs Internet les plus connus sont l'Etablissement d'enseignement professionnel à distance (EEPAD) et les trois opérateurs de téléphonie, Algérie Télécom, Orascom Télécom et Wataniya Télécom, lesquels offrent plusieurs formules. Si Algérie Télécom a mis sur le marché différents services de connexion Internet, notamment Fawri, Easy, Anis, Tella et Athir, pour sa part l'EEPAD propose principalement l'Assila ADSL et l'Assila Box. La bonne nouvelle, c'est qu'Algérie Télécom a annoncé qu'elle baisserait les prix de ses offres Internet en 2008. C'était avant les changements qui ont eu lieu à la tête de cette entreprise et de ses principales filiales et services. Car le ministre des Ntic, Boudjema Haichour, a exprimé publiquement son insatisfaction par rapport au rythme de développement d'Algérie Télécom, allant jusqu'à évincer le principal responsable de cette entreprise, ainsi que celui de Mobilis. Faut-il s'attendre, dans cette optique, à ce que l'opérateur public connaisse une mue au cours de l'année 2008 ? Seul l'avenir nous le dira.