Les nombreuses familles ont piaffé d'impatience durant près de deux heures, avant de s'installer dans l'auditorium du Méridien et vibrer au son de la musique et du passage des candidates au concours de Miss Algérie. «C'est toujours comme ça, les retards sont une spécialité algérienne», dira un Oranais qui tentait de faire patienter ses deux petites filles en leur racontant des blagues. Cette famille a fait de son mieux pour tuer le temps avant le début du spectacle qui a finalement commencé aux environs de 22h30. Des jeunes qui avaient tenté de s'introduire sur la place pour assister à cet événement ont été tenus loin des portes d'accès par un cordon de policiers déployé à l'occasion. Au fur et à mesure que les candidates défilaient sur le podium, les prétentions des unes et des autres s'affichaient. L'applaudimètre était un indice révélateur dans la compétition qui se jouait entre la vingtaine de jeunes filles venues des quatre coins du pays. «Moi je voterai pour la candidate d'Oran. Qu'en pensez-vous ?», dira un confrère. Le jury est composé de Bahia Rachedi, la marraine du concours, Adjaïmi, l'humoriste Smaïn, Mme de Fontenay, une spécialiste de ce genre de manifestations, présidé par le fondateur du concours The Best Model of the World, le Turc Erkan Ozerman, qui suivait avec intérêt le passage des candidates. De temps à autre, on se chuchotait des indications, des indices qui allaient valoir leur pesant d'or lors du décompte final. Le passage de l'Oranaise Nesrine Boumediène fut accueilli par un tonnerre d'applaudissements. «C'est une jeune étudiante de l'USTO, elle pourra séduire le jury par sa grâce. Vous voyez, elle est sublime dans sa robe de soirée», dira une consœur qui suivait attentivement le passage des candidates. Les intermèdes prévus par les organisateurs furent meublés par des tours de chants de chebs du raï en vogue. «C'est de l'ambiance. Oran n'a pas connu un concours Miss Algérie depuis 1996, quand Toufik Daïf avait bravé le terrorisme pour organiser, au Casino de Canastel, un concours, remporté par une jeune fille de Tissemsilt», dira un autre confrère qui était membre du jury lors de cette manifestation. Ces précisions relanceront le débat sur la paternité du concours en Algérie que se disputent Nedjma et Toufik Daïf. Très tard dans la soirée, à cause d'un retard de près de deux heures, le jury s'est retiré pour délibérer. L'angoisse se lisait sur les visages des proches des candidates. Dans la salle chacun allait de son pronostic, mais curieusement, la tendance des votes du public, allait dans le sens du choix du jury. Après près d'une demi-heure, le verdict est tombé : Miss Algérie 2013 est Rym Amarni d'Alger. Ses deux dauphines sont respectivement une autre candidate d'Alger, Yasmine Adhmane, et la miss d'Oran, Nesrine Boumediène. Après une brève relâche pour permettre au public d'apprécier le vote, Miss Algérie et ses dauphines furent appelées sur le podium pour la cérémonie du couronnement. Le public, qui a salué les lauréates, debout, a commencé à quitter la salle de l'auditorium. Pour certains, c'était l'appel de Morphée, mais pour d'autres il fallait attendre le passage d'un taxi en maraude pour rentrer à la maison. Ce fut une soirée en paillettes et strass. Le public est sorti les yeux pleins de couleurs et les oreilles emplis de musique. Une réussite, même si quelques personnes n'ont pas apprécié certains petits couacs de l'organisation.