Les travaux de la deuxième réunion du groupe de travail sur le Sahel du Forum global de lutte contre le terrorisme (FGCT) se sont ouverts hier à Oran par une allocution prononcée par Belkacem Sahli, secrétaire d'Etat chargé de la communauté nationale à l'étranger. Cette rencontre intervient alors que le Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'ouest (Mujao) vient de menacer, dans un communiqué signé de son porte-parole Abou El-Oualid Sahraoui, d'exécuter les diplomates algériens, qu'il retient depuis plus de 400 jours. Le groupe de travail, qui se réunit pour la deuxième fois, est coprésidé par Kamel Rezzag Bara, conseiller à la présidence de la République, et Mme Sabine Nolke, représentante du ministère canadien des Affaires étrangères. Dans son allocution d'ouverture, Belkacem Sahli a indiqué que la lutte contre le terrorisme et le crime organisé est une urgence pour les pays de la région du Sahel. Pour ce faire, il a estimé que cette lutte passe par, «l'assèchement des sources d'enrichissement illégal qui permet le financement du terrorisme et du crime organisé. Ce tarissement ne pourrait se faire sans une économie créatrice de richesses et d'emplois pour les populations de la région». M. Sahli a indiqué que la situation sécuritaire au Mali, même si elle a connu une évolution positive, «reste encore menacée par les groupes terroristes qui gardent toujours leur capacité de nuisance». Dans le même contexte, il a qualifiée de rassurante la situation politique actuelle au Mali. «L'accord préliminaire sur l'élection présidentielle dans ce pays et les entretiens pour la paix, engagés le 18 juin, qui auront pour finalité l'organisation de l'élection présidentielle et l'ouverture d'un dialogue entre tous les Maliens, sont des indices encourageants», a-t-il précisé. M. Sahli a rappelé que la guerre contre le terrorisme et le crime organisé doit être soutenue par une stratégie mondiale, coordonnée et qui engage les efforts de tous. «Un long chemin a été fait, mais il reste beaucoup à faire pour éradiquer le fléau», a-t-il indiqué, avant de rappeler la tenue d'un atelier sur l'extrémisme et la violence qui s'est tenu à Ouagadougou en avril 2013, et la rencontre sur le blanchiment d'argent qui s'est tenue au cours de la même année à Abuja au Nigeria. Pour sa part, Kamel Rezzag Bara a indiqué que le défi de la lutte contre le terrorisme n'est pas local ou régional, mais implique toute la communauté internationale. Il a rappelé dans ce cadre que la présence au Forum d'Oran de représentants de pas moins de 28 pays traduit la volonté, aujourd'hui, manifeste de lutter efficacement contre ce fléau. Il a rappelé dans ce contexte que la lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel doit passer nécessairement par l'élimination de son terreau que sont la pauvreté, l'exclusion et la misère. «Des fléaux que les groupes terroristes exploitent pour se ressourcer et ainsi maintenir leurs capacités de nuisance», a-t-il expliqué. Il réitérera le soutien de l'Algérie aux travaux du Forum, «un mécanisme, appelé à conforter et à renforcer davantage la stratégie mondiale de lutte contre le terrorisme transnational». Un plan d'action à réactualiser en fonction du terrain Pour sa part, Mme Sabine Nolke, la représentante du ministère canadien des Affaires étrangères, qui copréside avec l'Algérie les travaux du Forum d'Oran, a dressé un bilan du travail réalisé depuis la première réunion FGCT, tenue au mois de novembre 2011 à Alger. Elle rappellera qu'après la rencontre d'Alger, «de nombreux programmes ont été mis en œuvre dont une série d'ateliers de formation à l'intention des intervenants de première ligne. Mais, malgré ces efforts, il reste beaucoup à faire car, a-telle précisé, «les récents évènements au Mali et ailleurs nous recommandent de revoir la conception commune de la menace qui continue d'évoluer et d'évaluer, ensemble, les priorités communes à adopter». Elle rappellera dans ce cadre que la stratégie globale de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel, de même que les stratégies nationales ou locales ou régionales doivent être des points de convergence de tous les efforts, «à commencer par ceux des pays du champ». Mme Nolke ne manquera pas de souligner que l'attaque du site gazier de Tiguentourine rappelle que le fléau du terrorisme dans le Sahel «nous touche tous et que la solution à ce problème, quelle qu'elle soit, nécessitera une coopération internationale», a-t-elle indiqué. Les travaux de la plénière ont été suspendus pour reprendre à huis clos pour permettre l'installation d'ateliers qui plancheront sur l'analyse des recommandations élaborées depuis l'adoption du plan d'Alger et seront suivies d'un plan d'action pour le réactualiser en fonction des nouveautés nées sur le terrain. A rappeler que le FGCT est un mécanisme multilatéral lancé à New York en septembre 2011. Il vise à renforcer la stratégie internationale de lutte contre le terrorisme transnational et à établir une coopération internationale renforcée qui mobilise l'expertise et les ressources nécessaires à cette lutte.