Désormais, le manque d'hygiène dans les structures de santé sera sévèrement sanctionné par le ministère de tutelle qui entend sévir contre toute négligence. Pour ce faire, des campagnes de sensibilisation et de contrôle de l'hygiène dans les établissements de santé ont été décidées par le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. C'est dans ce cadre qu'ont été prévues des opérations de contrôle à travers les hôpitaux, polycliniques et centres de santé de la wilaya de Constantine, opérations qui ont débuté mardi par la visite systématique des structures du CHU. Les contrôleurs affectés à cette mission d'intérêt public devront établir des rapports sur la salubrité dans les différentes structures de santé de la wilaya. Ces rapports seront ensuite transmis au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, lequel, sur cette base, déterminera les responsabilités de chacun des intervenants. Le cas échéant, des sanctions seront prises à l'encontre de tout responsable coupable de manquement aux mesures d'hygiène dans les services de santé publique dont il a la charge. Le manque d'hygiène dans les hôpitaux prend des proportions qui inquiètent les autorités. Selon des statistiques récentes, le taux d'infections nosocomiales au niveau du CHU de Constantine avoisine les 19% alors que le taux national est de 14%. A Constantine, comme dans les autres établissements de santé du pays, tout le monde se plaint du manque d'hygiène, à commencer par le personnel médical et paramédical. Beaucoup d'entre ces derniers, pour ne pas dire la majorité, déplorent cet état de fait qui se répercute sur leur santé et celle des malades. Nombre de praticiens et de patients, en effet, sont victimes de ces affections très difficiles à soigner car nécessitant une thérapie longue et onéreuse, parfois sans résultat probant. Dans un premier rapport établi au mois de décembre 2008 par le comité de lutte contre les infections nosocomiales institué au sein du CHU, il a été démontré que les infections urinaires, les septicémies, les pneumo-pathologies et les dermatoses constituent les principales pathologies que 19% des malades contractent lors de leur hospitalisation au niveau du CHU Benbadis de Constantine. A rappeler que le professeur Abdou, coordinateur du comité de lutte contre les infections nosocomiales du CHU, avait estimé que 19% constituaient en fait une moyenne. Elle est plus importante dans les services des brûlés, des nurseries et dans celui de la réanimation. Les infections les plus signalées ont trait aux urines, au sang et aux plaies opératoires. Tout en reconnaissant que le niveau zéro ne sera jamais atteint, il a indiqué que 50 à 60% des maladies nosocomiales se transmettent par les mains. Les infections nosocomiales sont provoquées par des bactéries qui prolifèrent surtout au niveau des sites opératoires et des instruments médicaux, comme les infections cathéters. Les services les plus touchés sont, par ordre décroissant, la réanimation, la chirurgie et la médecine interne. Dans certains hôpitaux, ce sont les femmes de ménage qui s'occupent de la stérilisation alors qu'il faut des techniciens spécialisés avec bac plus trois années d'études.