L'avion du président bolivien Evo Morales a été contraint mardi à une escale imprévue à Vienne, en Autriche, à son retour de Moscou, les espaces aériens français et portugais lui ayant été interdits, annoncent les autorités boliviennes. La rumeur avait couru qu'Edward Snowden, l'ex-consultant de la National Security Agency (NSA) à l'origine des révélations sur les pratiques de surveillance et d'écoutes du renseignement américain, se trouvait à son bord. Officiellement, a précisé le ministre bolivien des Affaires étrangères David Choquehuanca, le Portugal et la France lui ont brutalement fermé leur espace aérien pour des raisons techniques. "Mais après avoir obtenu des explications auprès de certaines autorités, nous avons déterminé qu'il semblait y avoir une rumeur infondée sur la présence de M. Snowden à bord de l'avion", a-t-il poursuivi. "Nous ne savons qui a inventé ce mensonge", a-t-il ajouté. Son homologue de la Défense, Ruben Saavedra, a déclaré pour sa part que le département américain d'Etat était peut-être derrière cette décision. "Nous avons des soupçons sur le fait que ces deux pays ont été manipulés par une puissance étrangère, en l'occurrence les Etats-Unis, afin d'intimider l'Etat bolivien et le président Evo Morales", a-t-il dit. Au ministère autrichien des Affaires étrangères, on confirme que Snowden ne se trouvait pas à bord de l'avion présidentiel bolivien. Edward Snowden, recherché par Washington, a demandé l'asile à une vingtaine de pays, dont la Bolivie, mais toutes les portes semblent se refermer devant lui. Coincé depuis le 23 juin dans la zone de transit de l'aéroport Cheremetievo à Moscou, où il est arrivé en provenance de Hong Kong, ce jeune homme de 30 ans qui travaillait auparavant à Hawaï se retrouve piégé dans des limbes juridiques. Dans la nuit, les autorités boliviennes ont annoncé que la France et le Portugal avaient finalement donné leur feu vert à un survol de leur territoire, mais l'Italie et l'Espagne ont à leur tour interdit leur espace aérien.