Chine et Russie jugent inacceptables les allégations américaines selon lesquelles elles ont joué un rôle dans la cavale d'Edward Snowden, l'informaticien à l'origine des révélations sur le programme de cybersurveillance Prism dont le sort tourne à la crise diplomatique. «Il a choisi lui-même son itinéraire. Nous en avons pris connaissance (...) par la presse. Il n'a pas franchi les frontières russes», a assuré hier, mardi, le ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, lors d'une conférence de presse en compagnie de son homologue algérien. «Nous jugeons les tentatives de faire porter la responsabilité à la partie russe (...) absolument sans fondement et inacceptables», a-t-il ajouté. Arrivé fin mai à Hong Kong avant les premières révélations dans la presse, Edward Snowden, recherché pour espionnage aux Etats-Unis, aurait pris dimanche la direction de Moscou où sa trace s'est perdue. La Maison Blanche estime qu'il se trouve probablement «toujours en Russie». De source proche des autorités aéroportuaires, on confirme qu'il est bien arrivé dimanche à l'aéroport de Moscou-Cheremetievo en provenance de Hong Kong et qu'il était accompagné de Sarah Harrison, juriste britannique au service du site WikiLeaks, spécialisé dans la divulgation d'informations sensibles. Il avait un billet pour un vol vers La Havane lundi, mais ne l'a pas utilisé, ajoute-t-on. De fait, l'ancien sous-traitant de la National Security Agency (NSA) n'a pas été vu à la sortie de l'avion en question, à Cuba. Les Etats-Unis ont averti lundi que la décision de Pékin de le laisser quitter Hong Kong aurait «des conséquences sur les relations sino-américaines». «Les Américains n'ont aucune raison de mettre en question la manière dont le gouvernement de Hong Kong gère ses affaires conformément à la loi», s'est indignée hier, mardi Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. «Les critiques des Etats-Unis envers notre gouvernement sont sans fondement. La Chine ne peut absolument pas tolérer cela», a-t-elle poursuivi.