«Si le président Abdelaziz Bouteflika ne se représente pas à l'élection présidentielle de 2014, nous allons soit présenter un candidat de notre parti, soit nous soutiendrons un candidat d'un autre parti politique qui aura les même principes que nous». C'est la déclaration faite par le secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, qui a animé hier, un meeting populaire à la salle El Mougar, à l'occasion du double anniversaire de l'Indépendance et de la Jeunesse. Amara Benyounès a ajouté : «Notre position quant à la maladie du président de la République est claire. M. Bouteflika est malade, nous lui souhaitons un prompt rétablissement», tout en affirmant que le MPA soutient inconditionnellement Bouteflika. Il a indiqué à l'intention de ceux qui ont appelé à la «destitution du président» que»nous sommes un pays institutionnel et toutes vos magouilles sont un manque de respect au peuple». Ces derniers ont voulu faire un «coup d'Etat médical contre Bouteflika après que l'armée a refusé de s'ingérer». Il précise qu'ils ont même «sollicité» l'ancien président de la République, Liamine Zeroual, pour se porter candidat à l'élection de 2014. Ce dernier «est certes l'homme qui a sauvé l'Algérie des années de braises», en précisant qu'il n'est pas contre M. Zeroual, mais contre la manière dont certains le sollicitent pour renverser Bouteflika. Le secrétaire général du MPA a, en outre, fortement critiqué les «parrains» du «Printemps arabe», en affirmant que le peuple algérien ne veut pas de leur «hiver». Il a soutenu que l'Algérie est «un pays exceptionnel dans le monde arabo-musulman», en précisant que «nous avons connu les années de feu et de sang, sans avoir été soutenus par aucun pays frère ou ami». Amara Benyounès n'a pas manqué l'occasion pour indiquer que tous les pays arabes secoués par les «mouvements de soulèvement populaire», de la Tunisie jusqu'en Syrie, ne connaissent actuellement que destruction et peur. En ajoutant : «L'Algérie a vécu son expérience et n'a besoin de leçon de personne.» «La Tunisie, après avoir mené sa révolution du Jasmin, renoue aujourd'hui avec les protestations sociales qui appellent à la destitution de Ghannouchi», a-t-il souligné. Quant au sort de la Libye, Amara Benyounès affirme être confus. «J'avoue que je ne vois pas de solution à ce qui se passe en Libye», a-t-il dit, en ajoutant que «la Syrie, de son côté, est complètement détruite». Pour ce qui est de l'Egypte, Amara Benyounès, tout en critiquant les Frères musulmans, a expliqué que le peuple égyptien a élu «un chef d'Etat pas un imam qui ne cesse de faire des discours». Il a, également, appelé le peuple et les jeunes Algériens à être vigilants face au discours prôné par «les radicaux». «On ne veut pas revenir aux années noires. Nous sommes un pays musulman et démocrate», a-t-il soutenu. Concernant le 51e anniversaire du recouvrement par l'Algérie de son indépendance, Amara Benyounès a indiqué que le pays «a pris un mauvais départ en 1962». Il a en outre qualifié les élections de 1991 «d'accident», en saluant le courage de l'ANP qui a su mettre un terme à la montée de l'intégrisme islamiste en Algérie. «Certes, le bilan est lourd, plus de 200 000 morts en dix ans, mais le peuple algérien a su être solidaire et lutter contre le terrorisme» ,a-t-il indiqué. Il a également, appelé à «une journée nationale» pour les victimes du terrorisme et à ériger un monument à leurs mémoires.