En visite de travail en Algérie, le président de la Commission européenne, qui a signé hier un mémorandum d'entente sur un partenariat stratégique dans le domaine de l'énergie, paraphé côté algérien par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, est revenu dans sa conférence de presse sur nombre d'autres points «d'intérêt commun», notamment la libre circulation des personnes et la question des visas. Interrogé sur d'éventuelles mesures qui faciliteraient l'accès dans l'espace européen, le président de la commission européenne, qui veut «approfondir le dialogue» sur la question, a reconnu qu'effectivement «cette question de mobilité pose aujourd'hui des problèmes qui n'étaient pas connus auparavant, notamment en terme de sécurité», mais, assurera qu'«une grande mobilité» est possible. «Nous pensons qu'une plus grande mobilité est possible, par exemple pour les jeunes, les étudiants, pour ceux qui veulent une plus grande ouverture dans leurs contacts avec l'Europe», a-t-il commenté, révélant avoir «proposé au Premier ministre un dialogue sur toute question qui touche la mobilité, à la politique de contrôle des frontières et à la question des visas». «Nous sommes ouverts à ce dialogue et j'espère que quelque chose de positif va en sortir parce que de manière générale l'UE veut une grande ouverture de nos frontières», a soutenu Barroso, avant d'ajouter : «J'espère que ce dialogue va permettre une évolution dans la politique des visas.» «L'UE est très attachée à la stabilité de l'Algérie» L'hôte de l'Algérie a également évoqué plusieurs «axes» de coopération entre l'Algérie et l'Union européenne. «Notre coopération couvre de larges domaines qu'ils soient politique, économique et social ou scientifique et culturel», a-t-il dit, se réjouissant qu'au cours de ces deux derniers mois, «nous avons connu de nombreux développements positifs, notamment avec la décision de l'Algérie de participer à la politique européenne de voisinage renouvelée et la négociation d'un plan d'action et aussi avec le renforcement de notre dialogue politique qui est plus approfondi et régulier sans oublier la conclusion d'un accord de principe sur le démantèlement tarifaire des produits agricoles et industriels». L'UE est, selon lui, «très attachée à voir se développer une Algérie stable, une Algérie démocratique, une Algérie prospère». Il dira à ce propos qu'il suit «avec beaucoup d'intérêts l'évolution du processus d'approfondissement de la démocratie et le respect des droits de l'homme». «Un processus qui a été engagé en 2011 pour la mise en œuvre de nouvelles réformes politiques pour lesquels d'ailleurs j'ai tenu à saluer le Premier ministre Sellal», a-t-il ajouté. «Nous pensons qu'une société civile forte, une société où les femmes puissent jouer leur rôle essentiel, une société qui puisse être à l'écoute des préoccupations des jeunes est une société qui peut garantir la stabilité», a encore analysé Barroso. Il soutient également «les avancées en matière de réformes socio-économiques à même de stimuler le climat des affaires et des investissements et ainsi créer des emplois». Ce qui est, selon ses termes, crucial pour l'avenir de la jeunesse algérienne». S'agissant de l'accession de l'Algérie à l'OMC, «qui reste sans nul doute la priorité de notre relation commerciale bilatérale», il dira avoir évoqué avec Sellal «l'état d'avancement des discussions en vue de cette adhésion», à laquelle l'UE «donne une grande priorité», car étant «l'objectif de l'Algérie». «Nous pensons qu'il est très important pour la diversification de l'économie, l'ancrage de votre économie dans les réseaux économique et commercial mondiaux et aussi à l'intérêt que cela peut avoir pour attirer davantage d'investissements», a-t-il dit. Sur le chapitre de la «dimension régionale», Barroso affirme que l'UE et l'Algérie ont convenu que «nous devons coopérer sur cette question avec d'autres pays de la région». Par ailleurs, en ce qui concerne le Maghreb, il existe, selon lui, «une possibilité de coopération plus étroite» entre les pays de la région. «L'UE est prête à soutenir ces efforts. Nous croyons qu'une coopération régionale apporterait des bénéfices en terme de prospérité pour les pays de la région et l'UE», a-t-il soutenu, insistant sur l'intensification du dialogue politique entre l'UE et l'Algérie. «Ces derniers temps, il y a eu une grande intensification d'un haut niveau et je m'en félicite», a-t-il dit avant d'inviter officiellement le Premier ministre à Bruxelles. «Je voudrais inviter officiellement le Premier ministre à visiter Bruxelles», dira-t-il à cet effet.