Malgré la chaleur de cette journée de Ramadhan, une foule impressionnante s'est déplacée hier au tribunal criminel de la cour de Constantine pour assister au procès des tueurs présumés des deux enfants Brahim Hachiche et Haroune Boudaira. Les familles toujours en deuil, les voisins, les proches et de simples citoyens ont investi la cour dès l'ouverture, alors que des dizaines sont restés à l'extérieur. Le procès intervient quatre mois après le drame qui a secoué la wilaya de Constantine en particulier, et a suscité l'émoi et la consternation de tous les citoyens. Gasmi Amine, dit Mamine, 38 ans, et Oubiri Hamza, dit Catastrophe, 21 ans, tous deux des repris de justice activant au moment des faits comme agents de parking de nuit, ont comparu hier, ainsi qu'un troisième accusé, Zehaf Bilel, 27 ans, suspecté de complicité d'enlèvement. Les chefs d'accusation retenus contre les deux mis en cause sont, selon l'arrêt de renvoi, enlèvement, atteinte à la pudeur sous la menace, homicide volontaire sur mineurs avec préméditation et meurtre. Les deux tueurs étaient des récidivistes puisqu'ils avaient écopé d'une peine de prison pour trafic de drogue, vol et atteinte aux biens d'autrui pour Catastrophe. Quant à Mamine, il avait volé des chaussures dans une mosquée. A leur sortie, ils avaient loué un appartement à la nouvelle ville où ils ont commis leur double meurtre. Le procès qui s'est ouvert vers 9h s'est déroulé dans le calme, n'étaient les sanglots des deux mamans inconsolables qui ont pleuré durant toute la durée de l'audience qui s'est terminée tard. Confrontés à leurs actes, les deux assassins ont nié en bloc toutes les accusations. Mamine ne voulant pas répondre aux questions du juge s'est contenté de nier les faits alors que Catastrophe est apparu incertain, et avec des paroles contradictoires, a tenté d'accuser les policiers du 2e arrondissement de la nouvelle ville de torture. Un fait qui a été immédiatement rejeté puisque toutes les séances d'interrogatoire ont été filmées avec des caméras de surveillance. L'arrêt de renvoi compte près de 63 pages et des détails sur la manière dont ont été tués les deux enfants ont été relatés, ce qui a provoqué des scènes de consternation parmi les présents et surtout les deux mamans. Celle de Brahim a entendu dire que son fils a été jeté du troisième étage après avoir été étranglé à l'aide d'un tuyau. Après avoir entendu les avocats de la défense et les témoins, le procureur a requis la peine capitale contre les deux assassins et la perpétuité pour leur complice. Notons enfin que le procès a été enrôlé en dernière minute pour cette session criminelle et a failli être reporté à cause notamment du fait qu'aucun avocat n'a voulu prendre la défense des accusés. Une situation qui a incité le bâtonnier national à intervenir pour désigner deux avocats hors wilaya de Constantine. Quant à la défense de la partie civile, elle a été assurée par quatre avocats qui se sont constitués délibérément. Il s'agit de Me Iskander Ghedjghedj, Me Bouhedjira, Me Muntassir et Me Salah Assabie.