La direction générale de l'Express mail service (EMS- Champion post Algeria) est "disposée" à dialoguer avec ses employés en grève, depuis le 11 juillet et à examiner leurs revendications "à condition" qu'ils reprennent le travail, a affirmé mardi à Alger le P-dg de l'entreprise, Noreddine Boufenara. "Dès qu'il a été informé de l'arrêt de travail observé par trente travailleurs d'Alger (depuis le 11 juillet), le Conseil d'administration a décidé d'ouvrir le dialogue avec eux mais dans la légalité et le respect de la réglementation, c'est-à-dire la reprise du travail", a-t-il expliqué lors d'un point de presse animé au siège social de l'EMS. "Hormis trente employés, les 111 autres agents d'EMS Champion post Algeria (qui compte au total 141 agents), travaillent normalement", a-t-il ajouté. Réagissant aux déclarations faites la veille à la presse par les responsables syndicaux de l'EMS, M. Boufenara a précisé que la direction générale de l'entreprise "n'avait reçu aucun préavis de grève ni de demande d'entrevue". "Il s'agit d'une trentaine de travailleurs qui ont décidé d'arrêter le travail après avoir su que les employés d'Algérie Poste (l'entreprise mère d'EMS) avaient reçu la somme de 30.000 DA, au titre de l'application de la nouvelle grille des salaires de cette entreprise", a-t-il expliqué. M. Boufenara a, dans ce sens, indiqué que l'EMS "ne dispose pas jusqu'à maintenant de section syndicale", ajoutant qu'"aucune élection n'a été organisée au sein de l'entreprise, depuis sa création en 2011, pour élire des représentants syndicaux". Il a indiqué qu'une mise en demeure a été adressée aux employés "en arrêt de travail". Concernant le "droit" des travailleurs de l'EMS de bénéficier de la nouvelle grille des salaires attribuée au personnel d'Algérie Poste, M. Boufenara, a expliqué qu'en raison de "la concurrence agressive" dans laquelle évoluait son entreprise, toute augmentation des rémunérations doit être justifiée par "un rendement" et "des résultats". "Il est vrai que l'EMS relève d'Algérie Poste, mais il s'agit de deux entreprises autonomes (...). Pour que nos travailleurs soient augmentés il faut que nous obtenions de bons résultats et cela est à notre portée", a-t-il souligné. A une question sur une éventuelle privatisation de l'EMS dans le cadre de son partenariat avec la société internationale DHL, M. Boufenara a assuré que "cette idée n'a même pas effleuré les esprits". Il a, dans ce sens, expliqué que le partenariat entre l'EMS et DHL Algérie (une société de droit algérien) est régi par un "contrat d'échange de services sans exclusivité". En vertu de cette convention, l'EMS se charge de distribuer le courrier de DHL Algérie au niveau national, alors que cette dernière se charge de distribuer le courrier de l'EMS à l'international. Des travailleurs de l'EMS ont entamé une grève le 11 juillet courant pour revendiquer une "amélioration" de leurs conditions socioprofessionnelles, avait annoncé lundi le secrétaire général de la section syndicale de l'entreprise. Les revendications des grévistes portent notamment sur le "droit" du personnel de l'EMS de bénéficier de la nouvelle convention collective d'Algérie Poste (l'entreprise mère), ainsi que l'application des décisions relatives à l'avancement des grades et des positionnements. La régularisation de la situation des contractuels, qui représentent plus de 25% de l'effectif global des travailleurs de l'EMS (55 sur 200 employés), et l'apport de précisions sur la convention de partenariat en l'EMS et DHL, figurent aussi parmi les revendications.