Le ministre tunisien de l'Intérieur, Lofti ben Jeddou, a annoncé jeudi qu'un salafiste radical du nom de Boubacar Hakim, déjà recherché pour contrebande d'armes venant de la Libye voisine, était le principal suspect dans l'assassinat, ces cinq derniers mois, de deux opposants laïques de premier plan. "La même arme automatique de calibre neuf mm qui a tué Chokri Belaïd a aussi tué Mohamed Brahmi", a-t-il dit lors d'une conférence de presse. Mohamed Brahmi, député de Sidi Bouzid, a été assassiné jeudi devant son domicile tunisois. Le 6 février, l'opposant Chokri Belaïd avait été assassiné de la même façon. Ces deux assassinats ont suscité une vive émotion en Tunisie, pays précurseur des "printemps arabes" de 2011 dirigé aujourd'hui par un gouvernement dominé par les islamistes d'Ennahda.