Tandis que le petit Islam, un enfant algérien de 14 ans, est détenu depuis plusieurs mois au Maroc, Daniel Galvan, 63 ans, auteur du viol de 11 mineurs marocains, a été gracié par le roi marocain qui, face à la vague d'indignation soulevée par cette mesure, a fait volte-face en «dé-graciant» ce pédophile espagnol juste après. Une «première» au Maroc, selon des observateurs. L'enfant algérien Islam ne semble pas avoir les mêmes «chances» que Daniel Galvan. Il a été condamné à une année de prison. Plusieurs mois après son interpellation, cet enfant se trouve toujours en détention au Maroc, privé de sa famille qui se trouve en Algérie. Daniel Galvan lui, avait encore 28 ans de prison à purger quand il a été gracié par le roi Mohammed VI. L'affaire du pédophile espagnol Daniel Galvan qui a violé onze enfants marocains et gracié malgré ces crimes par le roi Mohammed VI a d'abord fait sauter le verrou de la peur parmi la population et démontré que désormais la rue marocaine est en effervescence. Les tentatives du palais royal marocain de «racheter» le roi du Maroc n'ont fait qu'aggraver la situation. En effet, en disant ne pas avoir été au courant des crimes commis par Daniel Galvan quand il avait signé la mesure de grâce en sa faveur, le roi Mohammed VI n'a fait qu'attiser la colère du peuple marocain qui croit dur comme fer que cette éventualité est des plus invraisemblables. Des Marocains estiment également que «la gravité serait encore supérieure si le roi ne savait effectivement pas quels crimes Daniel Galvan avait commis». «ça voudrait dire que le roi signe des documents dont il ne connaît pas le contenu (...) C'est grave pour un souverain qui gère tout un pays». Ce n'est qu'une fois Daniel Galvan libéré grâce à la mesure décidée en sa faveur par Mohammed VI que le roi marocain décide d'annuler cette mesure. Entre temps, Daniel Galvan était déjà rentré en Espagne. Eclaboussé à son tour par cette affaire, le roi d'Espagne devait agir. Le souverain espagnol est en effet accusé d'avoir intercédé auprès du roi marocain pour la libération de 48 ressortissants espagnols, dont Daniel Galvan. Ce dernier gracié puis «dé-gracié» par le roi du Maroc a été arrêté avant-hier par la police espagnole dans un hôtel de Murcie, dans le sud-est de l'Espagne ; il est confronté à la justice espagnole qui a décidé de l'envoyer en détention préventive. Daniel Galvan est arrivé hier au tribunal de l'Audience nationale à Madrid où le juge Fernando Andreu a donc décidé de le placer en détention préventive, invoquant un «risque de fuite» et estimant qu'il «ne dispose pas en Espagne d'un minimum d'enracinement familial, social, économique ou professionnel». Daniel Galvan, condamné en 2011 au Maroc à 30 ans de prison pour le viol de onze mineurs, a été gracié par le roi marocain et remis en liberté avant que le peuple marocain ne se soulève contre cette mesure décidée par son roi qui fait volte-face devant la colère populaire en annulant cette mesure de grâce. Dans un communiqué, le palais royal marocain a annoncé que «dans le cadre de l'enquête sur les erreurs entourant la libération par erreur de Daniel Galvan», il a été mis fin aux fonctions de Hafid Benhachem, patron des prisons marocaines. Est-il le vrai et seul coupable de la grâce en faveur du pédophile espagnol signée par le roi Mohammed VI ? Nombre d'observateurs disent que «c'est du jamais vu au Maroc quand un roi signe une grâce et l'annule juste après». Un scandale qui met le palais royal marocain au banc des accusés et continue à provoquer la colère du peuple marocain. Mohammed VI «plus royaliste que le roi» Selon une source espagnole proche du dossier, le nom de Daniel Galvan figurait dans une liste de 30 détenus espagnols dont Madrid demandait le transfert sur le territoire espagnol pour qu'ils y purgent leur peine. Le gouvernement espagnol aurait soumis au Maroc les noms de 48 prisonniers, 18 dont il demandait la grâce et 30, dont Galvan, dont il demandait le transfert dans des prisons d'Espagne, selon la même source. Si ces informations sont vraies, cela voudrait dire que Mohammed VI a été «plus royaliste que le roi» puisqu'il ne s'est pas limité à satisfaire la demande exprimée par le roi d'Espagne en transférant Daniel Galvan vers l'Espagne, mais a fait mieux en le graciant carrément. Le palais royal marocain tente, cette fois, de se racheter en obtenant l'extradition du pédophile espagnol au Maroc. Le tribunal de l'Audience nationale devra se pencher sur cette affaire dans les semaines qui viennent avant qu'un collège de trois juges ne rende sa décision sur la demande marocaine. Un vrai casse-tête pour la justice espagnole, d'autant que la convention d'extraditionentre l'Espagne et le Maroc ne prévoit en aucun cas celle de leurs ressortissants respectifs vers l'un ou l'autre pays.