Le Président ne fera pas la moindre allusion aux polémiques qui alimentent la scène politico-économique nationale. Le Président Bouteflika a rejoint, dans la matinée d'hier, Laghouat. L'avion présidentiel a atterri à l'aéroport de la ville, qui a constitué, pour l'occasion, la première étape de ce périple. En effet, Bouteflika a procédé à l'inauguration de l'aéroport dont le coût de réalisation s'élève à 536 millions de dinars et réalisé en un temps record (24 mois). Sur place, le Président de la République a eu cette phrase: «Continuez à gagner du temps, on vous donnera de l'argent.» Le message qu'a voulu passer le Président c'est que l'Etat soutiendra les efforts des autorités locales à la seule condition de respecter les délais de réalisation des projets inscrits. Par la même occasion, Bouteflika semble insister sur le fait que les pouvoirs publics ne tolèreront plus les retards dans l'achèvement des projets. Cette infrastructure contribue grandement à l'isolement de la wilaya, très peu pourvue en moyens de transport. Laghouat souffre de son manque d'attractivité des investisseurs, cela sans parler des risques que prennent les citoyens à circuler sur les tronçons dangereux, car, faut-il le rappeler, le terrorisme menace toujours cette région. Le cortège présidentiel a rejoint ensuite le centre-ville, où un «bruyant» bain de foule a été réservé au Président. Banderoles colorées, troupes folkloriques, mais aussi des slogans politiques tels «Nous sommes pour la réconciliation nationale», ou encore: «Nous soutenons la concorde civile.» Au-delà de cette expression de soutien à la démarche du chef de l'Etat, il convient de rappeler que cette visite intervient dans un contexte politico-économique très particulier. Les dernières déclarations du général Lamari au journal français Le Point, dans lequel il a démenti un désaccord entre l'armée et Bouteflika, l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, la privatisation des entreprises publiques, ainsi que la situation en Kabylie, constituent autant de sujets, qui alimentent la scène nationale. Mais le Président ne fera pas la moindre allusion à ces questions. Bouteflika s'en est strictement tenu au programme tracé. La troisième étape de cette visite a été consacrée à l'inauguration de la cité universitaire. Au moment où tout le monde appréhendait une déclaration sur la violence à l'intérieur des cités universitaires, le Président s'est contenté de faire remarquer au directeur de la cité qu'il fallait ajouter deux lits superposés dans chaque chambre. L'inauguration de l'école fondamentale El-Babeline, un projet financé par une association koweïtienne, était, peut-être, une occasion pour le premier chef de l'Etat de bifurquer sur le dossier de la réforme du système éducatif. Mais, là aussi, le protocole a pris le dessus. L'après-midi, le Président a visité la limonaderie Moulay Ben Mohamed et fils dans la région d'El-Assafia. Cette unité est spécialisée dans la production des boissons gazeuses, puis il s'est rendu à la Sarl Enfûtage Gaz Algérie, spécialisée dans le remplissage de bouteilles et la distribution de gaz butane. Avant de regagner Alger, le Président a assisté à la cérémonie de départ des hadji de la wilaya de Laghouat sur un vol d'Air Algérie. Une occasion pour leur demander de prier pour la paix en Algérie.