Bonne nouvelle pour Sétif. Son aéroport recevra dès samedi les premiers vols. C'est hier matin que le Président Bouteflika est arrivé dans la capitale des Hauts-Plateaux. L'avion présidentiel a atterri à l'aéroport de Aïn Arnat et du coup, la première étape de cette visite de deux jours s'est imposée: l'inauguration du flambant neuf aéroport 8-Mai-45 (la tour de contrôle n'est pas encore achevée, mais c'est tout comme). A rappeler que le baptême de cet aéroport avait soulevé une vive polémique. La plaque mentionnant la première appellation: «Aéroport Hadj-Lakhdar», a été enlevée, il y a moins d'une semaine. «Des clans tentaient d'en faire un enjeu historique et politique», confie une source locale. Polémique intertribale, cafouillage locale, cette affaire entraîna une préoccupation au niveau central de la décision. Avec le nord de la wilaya de Sétif, proche de la zone des turbulences de Béjaïa et qui montrait des signes évidents de mouvements de contestations, notamment dans la commune de Guenzet, les autorités centrales ne pouvaient tolérer un nouveau foyer de tension. Mais l'accueil populaire réservé à Bouteflika en plein centre-ville de Sétif et l'attirail folklorique l'accompagnant ont vite dissipé les suspicions et fait tomber d'un coup, la tension. Du moins, pour l'instant. Et si le Président a tenu à boire de la source de Aïn El-Fouara, c'est assurément pour gagner la baraka des saints de la ville et conjurer peut-être la véillété de la contestation. Ces prédispositions ésotériques semblent avoir agi. En posant la première pierre du projet de réalisation de 4.000 places pédagogiques au niveau du second pôle universitaire, Bouteflika, qui s'est dit sous l'effet de «l'inspiration du moment», a proposé de réserver plus d'espace pour la création artistique et culturelle dans nos campus. «Nous avons un véritable déficit en ce qui concerne les maisons de culture», avoue-t-il, tout en insistant sur l'importance d'Internet pour les étudiants. Au niveau de la station d'épuration des eaux usées de Aïn Sfiha, le Président a considéré que les techniques usitées étaient d'âge «biblique». Le ministre chargé des Ressources en eau, M.Abdellaoui, étant absent, c'est au ministre de l'Intérieur, Zerhouni et à celui des Transports, Saâdi, de répondre et de réagir aux préoccupations de Bouteflika. «Nous allons vers une période de grande sécheresse», déclare Bouteflika qui semble insatisfait des dispositions techniques du secteur de l'hydraulique. Virée ensuite du côté de l'une des plus importantes zones industrielles du pays pour inaugurer une briqueterie privée dont le démarrage date de 1995. Cap ensuite sur le lycée 1.000 Places dans la cité des 1.014 Logements qui avait connu une grève de quelques jours en février. Il ne disposait ni de chauffage ni d'électricité. Les choses étant réglées, Bouteflika décide même de le baptiser du nom de l'écrivain et dramaturge Kateb Yacine. A Guidjel (12km du chef-lieu de wilaya), le Président inaugure un centre de formation professionnelle et visite un hôpital de rééducation et de réadaptation. Il aura cette phrase: «Il existe beaucoup plus de gens stressés que handicapés». Dernière étape: le projet du dédoublement de la RN 5 reliant Sétif à El-Eulma. Aujourd'hui, la visite concernera la commune de Aïn Azal. Pas de déplacement à El-Eulma qui devait être inscrite au programme de Bouteflika et ce n'est pas l'eau «bénite» de Aïn El Foura qui dissipera la profonde déception des 120.000 Eulmis.