Tout porte à croire que le Président algérien sera appelé à jouer un rôle déterminant dans le dénouement de cette crise. L'information publiée récemment par le journal Le Monde serait confirmée. En effet, le Président algérien devrait se rendre le 5 février prochain à Paris en vue de rencontrer son homologue français autour d'un déjeuner. Si les spéculations sont allées bon train autour de cette visite inattendue et très courte, poussant même le raisonnement jusqu'à supposer qu'elle serait une des résultantes du conflit opposant Bouteflika à Benflis autour de la future course à la présidentielle, la raison véritable en est tout autre. De sources sûres, en effet, nous apprenons que la rencontre prévue entre les deux chefs d'Etat français et algérien «portera essentiellement sur la situation en Irak». De fortes chances existent pour que le Président Bouteflika soit appelé à la rescousse en vue d'éviter un conflit sanglant et armé dans cette région, et dont les conséquences tant humaines qu'économiques risquent d'être incommensurables. Le Président de la République et notre pays entretiennent des relations d'amitié privilégiées avec l'Irak et le peuple irakien. De plus, les compétences diplomatiques de Bouteflika ne sont plus à démontrer. Le Vieux continent, entré en conflit quasiment ouvert avec les velléités guerrières de l'Oncle Sam, ne pouvait donc trouver meilleur allié en vue de désamorcer la crise qui menace d'éclater en Irak et dans toute la région, si rien n'est fait pour y remédier. C'est dans la même optique, du reste, que nos sources nous disent que «les discussions entre les deux chefs d'Etat, algérien et français, seront également axées autour des territoires occupés en Palestine». La France, qui préside le conseil de sécurité de l'ONU, vient de faire front, en même temps que l'Allemagne, contre l'option militariste américaine et anglaise. La France se dit prête à user de son droit de veto en vue d'empêcher l'agression de l'Irak si des raisons plausibles ne sont pas fournies. L'Algérie, qui a repris une place de choix dans le concert des nations, pourrait aussi devenir le porte-parole des mondes arabes et musulmans à la poursuite des mêmes objectifs, ceux de prévenir des conflits sanglants dans toute la région proche et moyen-orientale. L'Algérie, qui entretient également de relations privilégiées avec les Etats-Unis d'Amérique, peut même servir de courroie de transmission entre le Nouveau monde et le Vieux continent avant que le conflit apparu entre eux ne prenne des proportions encore plus aiguës. Bouteflika, outre son passé de grand diplomate, entretient des relations personnalisées et très amicales avec beaucoup de dirigeants européens, mais aussi avec le président américain. Il semble donc tout désigné pour jouer le rôle de médiateur et trouver un terrain d'entente qui ne lèse pas les intérêts du peuple irakien, qui préserve ceux de l'ensemble des populations de la région et qui prenne également en ligne de compte ceux de notre pays.