Le monde de la presse sera doté prochainement d'un centre de perfectionnement des journalistes. Un centre pour assurer davantage de professionnalisme dans le secteur de l'information. L'annonce a été faite hier par le ministre de la Communication, Hachemi Djiar, en marge des travaux de la journée d'étude portant sur le thème « La communication dans le Parlement et la relation du Parlement avec les médias », organisée par le Conseil de la nation, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Le centre en question ne sera opérationnel, selon lui, qu'une fois les travaux de réalisation totalement achevés et le centre complètement équipé. Sur un autre volet, le ministre ne révélera pas également la date de la mise en place du statut du journaliste. « Le statut est actuellement en phase d'étude », s'est contenté de dire M. Djiar. Un groupe de travail, composé de représentants du ministère, de professionnels et de journalistes, se penche sur son élaboration. Une fois le travail finalisé, le département de M. Djiar rendra public le contenu du statut. Le représentant du gouvernement expliquera que la problématique de la communication en Algérie concerne tout le monde. « Il faut que l'on se mette à l'âge de la communication et de l'information, qui sont les premières denrées mondiales. Il faut se mettre à niveau pour accompagner les changements. Aujourd'hui, nous sommes dans la mondialisation, et la mise à niveau est un impératif de survie pour les médias publics », fera-t-il remarquer. Lors de cette journée d'étude ayant pour objectif de faire la lumière sur la relation qui existe entre le Parlement, les médias et la société, ainsi que l'identification d'une stratégie permettant une meilleure diffusion de l'information politique, M. Djiar a déploré le fait que toutes les crises qu'a connues l'Algérie indépendante sont dues à un déficit en communication. « Les crises qui ont jalonné les années 1980 et 1990 sont dues essentiellement à une carence en communication, et malgré les efforts consentis et l'important gisement de compétences en la matière, un système national d'information reste inexistant », a-t-il affirmé. Ce dernier a justement mis l'accent sur la nécessité de mettre en place une stratégie nationale de communication visant, notamment, la mise à niveau et la modernisation des médias algériens qui évoluent dans un environnement hautement concurrentiel. Cette stratégie, que le département de M. Djiar se charge de confectionner, sera présentée bientôt au gouvernement. Le ministre a estimé que son département à lui seul ne peut pas tout faire. De son avis, la profession doit s'organiser, sinon il serait difficile d'avancer. L'orateur confirmera que le secteur public a considérablement régressé. « Certes, l'Etat ne se désengagera pas de l'aide apportée aux médias publics ou privés, mais il ne peut pas assurer au secteur public une protection éternelle. L'Etat est en train de jouer pleinement son rôle pour appuyer les médias et ce, pour consolider le pluralisme qui existe déjà », a souligné M. Djiar, qui rappellera que le dossier portant sur les cartes professionnelles est aussi à l'étude. Concernant l'ouverture du champ médiatique, le ministre est catégorique : il n'y aura pas pour le moment d'ouverture de l'audiovisuel. « Nous ne voulons pas vivre les mêmes problèmes que l'ouverture du champ politique, qui s'est faite de manière anarchique », a argumenté M. Djiar. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, a appelé les participants à analyser la situation et à proposer des formules permettant d'augmenter l'efficacité et l'amélioration des méthodes de communication entre les parties concernées. Marc Destane de Bernis, représentant résident du PNUD en Algérie, a souhaité, pour sa part, que cette journée soit le début d'un processus de réflexion visant l'amélioration des relations entre le Parlement et les médias, soulignant le soutien de son organisation à ce processus. Par ailleurs, lors des débats, Ahmed Hamdi, doyen de la faculté des sciences politiques et de l'information, a indiqué que la presse constitue le quatrième pouvoir, il faut, à cet effet, instaurer un cinquième pouvoir dans l'unique but de contrôler le 4e pouvoir, car, de son avis, la presse accuse de graves dérapages. Un autre intervenant a mis en exergue l'absence de communication entre les parlementaires et les ministres, entre les élus de l'APW et ceux de l'APC. « Il n'existe pas de passerelles réglementaires de rencontres parlementaires entre les élus et les ministères, comment voulez-vous que le Parlement écoute, réceptionne et transmette à qui de droit les préoccupations des citoyens ? Cela est impossible, il ne peut pas également assumer sa mission de contrôle parce qu'il n'a pas les données nécessaires », dira-t-il.